Les vélos-cargos se faufilent dans les villes allemandes

Les vélos-cargos se taillent une place croissante dans les villes allemandes, portés par une multitude d'initiatives destinées à lutter contre la pollution et bousculer l'hégémonie des voitures et camionnettes. "Le scandale du diesel est une incitation très importante", explique Arne Behrensen, principal promoteur en Allemagne de ce mode de transport aussi ancien que la bicyclette, consistant à installer sur un vélo les charges les plus variées. Très courants en Europe du Nord jusqu'au milieu du XXe siècle, lorsqu'ils livraient pain, lait et journaux ou ramenaient des vivres de la campagne pendant la guerre, ces engins équipés d'une vaste caisse ont été balayés en quelques décennies par la motorisation. Leur retour, depuis une vingtaine d'années, s'est d'abord limité aux Pays-Bas et au Danemark - bastions cyclistes plats et sillonnés de pistes - avant de gagner l'Allemagne, désormais considérée par les professionnels comme le premier marché européen en volume. Le dernier décompte du projet européen Cyclelogistics relevait 174 types de cargos, alors qu'une cinquantaine de jeunes marques participaient au récent Salon international du vélo-cargo à Berlin, signe du bouillonnement du secteur. "Dans les villes européennes, la moitié des trajets motorisés destinés au transport de charges pourraient être effectués à vélo", calculait dès 2014 Karl Reiter, coordinateur du projet Cyclelogistics, en prenant en compte les parcours de moins de 7 km avec moins de 200 kg à bord. Pour les professionnels de la logistique, la donne est plus complexe : il leur faut aussi des "mini-dépôts" urbains, d'où faire partir leurs cyclistes pour les derniers kilomètres, une denrée rare quand le foncier est si cher. Enfin, même si des entreprises comme UPS ont constitué depuis 2012 des flottes étoffées, la production de vélos-cargos demeure largement artisanale. "Pour les familles, les véhicules sont prêts et fiables. Mais pour la cyclologistique, on est en train d'apprendre et les coûts de maintenance sont élevés", reconnaît l'urbaniste Francisco Luciano, actionnaire du constructeur français Douze Cycles.

Logistique - Supply chain

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15