Ligne régulière : le marché transatlantique en berne

Après avoir démarré sur les chapeaux de roue au premier trimestre, le trafic conteneurisé a connu un ralentissement sur le marché transatlantique. Du coup, le taux d'occupation de la flotte a fortement baissé, entraînant une érosion des taux de fret. Le consultant britannique Drewry Shipping redoute que les armateurs suppriment des rotations en octobre.
Bien que l'offre de transport déployée sur le marché par les armateurs soit restée relativement faible, le volume global de conteneurs transportés a baissé de 1 % au cours du premier semestre sur le marché transatlantique, juge Drewry Maritime Research.
Selon le cabinet de consultants londonien, cette tendance a surpris plus d'un observateur car aux États-Unis, on a assisté au cours de cette période à une amorce de reprise tant dans le domaine de l'immobilier que dans l'industrie automobile où l'on a assisté à un redémarrage des ventes de voitures neuves. Un conjoncture favorable qui serait traduite pour les armateurs par des lots de fret conventionnel à transporter et des voitures à embarquer sur des navires rouliers ("car carriers"). Les transporteurs maritimes ont fait face au recul des volumes dans le secteur du conteneur sans procéder à une véritable réduction des capacités. Entre les mois de juillet et août, ils ont d'ailleurs fait progresser celles-ci de 2,1 % en aménageant les fréquences et en supprimant un certain nombre de départs prévus.

La crise européenne et le futur P3 tenus pour responsables

Autre facteur qui a compté dans la baisse des volumes transportés sur le secteur transatlantique, la crise européenne. Drewry estime qu'elle s'est traduite par une baisse de 3 % des volumes importés par les ports européens en sortie d'Amérique du Nord ("eastbound") au cours des deux premiers trimestres de l'année. Dans l'autre sens (westbound), les boissons importées d'Europe aux États-Unis qui ont reculé de 4,2 % ont également participé à l'érosion des volumes sur le marché transatlantique, constate Drewry.
Dans sa dernière étude, le cabinet londonien souligne que l'annonce de la création de l'alliance P3, qui va unir Maersk Line, MSC et CMA CGM, à savoir les trois premiers armateurs mondiaux, a eu un effet négatif sur le marché car celui-ci redoute que cet accord remette en cause les alliances et autres partenariats existants (VSA).
L'étude de Drewry Maritime Research ajoute que le taux moyen d'occupation de la flotte en exploitation est passé de 83 % à 89 % entre janvier à mars 2013 grâce à l'augmentation de la demande de transport de 9 %. Mais l'embellie a été de courte durée. La demande a reculé par la suite. Du coup, le taux d'utilisation de la flotte mise à disposition par les armateurs sur ce segment de marché a été rapidement revu à la baisse. Ce marqueur, qui s'élevait à 80,5 % en mai dans le sens "eastboubnd" est passé à 76,2 % en juin. Un recul qui a rapidement découragé les transporteurs maritimes à vouloir faire entrer en vigueur une augmentation des taux de fret.
Les experts s'attendent par conséquent à une nouvelle série d'annulations d'escales en octobre visant à rétablir un équilibre entre offre et demande, confie Drewry.

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