
Les livraisons urbaines soulèvent surtout des questions techniques © ID Logistics
Une enquête a été menée par la CCI de Lyon sur les livraisons urbaines de marchandises dans la zone de la Presqu’île, qui s'étend de l’Hôtel-de-Ville à la gare de Perrache. Quelque 300 commerçants ont été concernés, soit 14,5 % des établissements de la Presqu’île. Cette étude a été complétée par dix enquêtes sur le terrain. On estime que 2.071 établissements de ce secteur central et contraint enregistrent 12.500 mouvements par semaine.
"Il vaut mieux un gros véhicule que trois petits"
Il s'avère que la majorité des établissements passent par le transport pour compte d’autrui. Certains transporteurs offrent quelques services, par exemple, le retrait de déchets valorisables (Reverse Logistics). "La majorité des commerçants n’ont pas connaissance des frais de transports. Le groupe les prend en charge ou les marchandises sont facturées franco de port", soulignent Philippe Bossin, d’Interface Transport et Jacques Descours, vice-président de la CCI de Lyon et commerçant lui-même. Chaque établissement est livré six fois par semaine. 71 % des marchandises sont conditionnées en cartons, 7 % en palettes ce qui pose d’autres problématiques en supposant des engins de manutention qui augmentent le "parcours du combattant" du chauffeur livreur pour les derniers précieux mètres à parcourir semés d’embûches dans une ville où l’on note une croissante "chasse aux véhicules".
Le stationnement en double file est majoritaire
Les livraisons sont majoritairement réalisées du mardi au vendredi et entre 9 heures et midi. Le samedi est un jour phare pour les ventes. Serait-il possible de trouver d’autres plages d’action, le lundi, plus tôt le matin, certaines nuits et même le samedi ?
60 % des établissements sont livrés en moins de 30 minutes, 20 % en moins de dix minutes. Le stationnement en double file, au droit du magasin, est majoritaire suivi par les arrêts sur voie piétonne et sur aires de livraison, quand il y en a, quand elles sont libres, quand elles sont de taille suffisante. Les livraisons sont cependant effectuées le plus souvent en véhicules de moins de 3,5 tonnes dont un tiers sont des voitures, souvent des véhicules de tourisme, et petits utilitaires. "Il vaut mieux un gros véhicule que trois petits", lance Philippe Bossin.
Comment réintroduire du foncier logistique en centre ville, comment organiser les tournées des expressistes, faire augmenter la mutualisation quand quatre, cinq ou six transporteurs viennent livrer les même commerces presque aux mêmes heures ?
Le dossier des livraisons en ville est indissociable des problèmes de stationnement, de circulation (surtout de pénétration dans la ville) et de conflits d’usages. Trois ateliers compléteront cet automne l’enquête réalisée par la CCI de Lyon.