Londres reprend la main sur les activités de Southeastern

Le gouvernement britannique va reprendre les activités d'une compagnie ferroviaire privée exerçant à Londres et dans sa périphérie, dont il ne renouvellera pas le contrat de franchise en raison d'une dette de 25 millions de livres envers le contribuable britannique.
L'entreprise Southeastern, qui dessert la capitale britannique et le sud-est de l'Angleterre, "n'a pas déclaré plus de 25 millions de livres" d'un financement public "qui aurait dû être remboursé", ce qui constitue une violation de l'obligation de "bonne foi" à laquelle est tenue le transporteur. C’est ce qu’a déclaré, mardi 28 septembre 2021, le ministère des Transports britannique.

Southeastern est une coentreprise entre le groupe de transport britannique Go-Ahead (65 %) et le français Keolis (35 %). Le titre de la maison mère britannique a dévissé de 24,93 % à 769,5 pences le même jour à la Bourse de Londres. Un organisme d’État dédié prendra le contrôle de ses activités le 17 octobre et il n'y aura pas d'interruption du transport. Les "tarifs, billets et services demeureront inchangés pour les passagers" et il n'y aura "aucun impact sur les emplois" de terrain, précise le ministère des Transports.

La somme de 25 millions de livres a, depuis, été récupérée par les autorités britanniques, mais cette décision "montre clairement que nous n'accepterons rien de moins du secteur privé qu'un engagement total envers leurs passagers et une transparence absolue avec l'argent du contribuable", a déclaré le ministre des Transports, Grant Shapps.

"Erreurs commises"

"Nous reconnaissons que des erreurs ont été commises et nous nous excusons sincèrement auprès du ministère des Transports, avec qui nous travaillons pour régler cette affaire", a réagi le président du groupe Go-Ahead, Clare Hollingsworth.
"Le groupe est naturellement déçu, mais cette décision ne concerne que l'entreprise Southeastern et non nos autres activités dans le secteur ferroviaire", notamment autour de Londres, a précisé le groupe. L'organisme d’État chargé d'assurer la continuité des services ferroviaires avait déjà pris en charge les activités d'autres entreprises au nord-est de Londres en 2018 et dans le nord de l'Angleterre en 2020.

Le système ferroviaire britannique, dont l'exploitation a été privatisée au milieu des années 1990 sous le gouvernement conservateur de John Major, connaît des dysfonctionnements depuis des années, entre surcoûts, retards et inefficacité.
Le secteur a été durement frappé par la pandémie et les restrictions de circulation et l’exécutif avait décidé en 2020 de prendre temporairement le contrôle effectif des lignes ferroviaires pour éviter des faillites, suspendant les contrats de franchise.
Le gouvernement britannique a dévoilé en mai 2021 une réforme censée résoudre les nombreux problèmes, en mettant fin notamment à la "fragmentation" des lignes entre de trop nombreuses compagnies privées, mais sans revenir sur les privatisations.

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