Lufthansa "à nouveau totalement entre des mains privées"

L'État allemand a vendu toutes ses parts restantes dans le capital du premier groupe européen de transport aérien Lufthansa, où il était entré à hauteur de 20 % en 2020 lors d'un plan de sauvetage massif face à la pandémie de Covid-19.
L’Allemagne a cédé sa participation au capital de Lufthansa. Le fonds de stabilisation de l'économie, organe public qui détenait ces actions, "a vendu ses dernières participations à [...] des investisseurs internationaux", a-t-il indiqué. Parmi eux se trouve le milliardaire allemand Klaus-Michael Kühne, dont la holding a ainsi pu "augmenter sa participation totale dans Lufthansa à environ 17,5 %", contre 15 % auparavant, selon l’entreprise.

Klaus-Michael Kühne, propriétaire du commissionnaire de transport Kühne+Nagel, a pu ainsi consolider son rang de plus grand actionnaire de la compagnie aérienne. "Cela souligne la vision positive que Kühne Holding a de l'entreprise", ajoute la holding. Kühne+Nagel est un des principaux clients de Lufthansa Cargo, la branche fret du groupe allemand.

Le désengagement de l’État allemand dans le capital "apporte une conclusion réussie à la stabilisation de Lufthansa" qui se retrouve "à nouveau totalement entre des mains privées", s'est de son côté félicité le PDG du groupe, Carsten Spohr.

Lufthansa a été sauvé de la faillite par le gouvernement allemand en juin 2020, alors qu'il était frappé de plein fouet par la pandémie de coronavirus. Berlin a accordé au groupe un plan d'aide massif de 9 milliards d'euros, comportant une entrée publique au capital à hauteur de 20 %. Mais cette participation a toujours été considérée comme temporaire par les pouvoirs publics, devant cesser dès que la situation s'améliore.

Cette opération survient d'ailleurs après plusieurs ventes de parts, qui avaient déjà abaissé la présence publique à 14,09 % en 2021 et 9,92 % en juillet dernier.

"Solde positif pour l’État allemand"

La cession de ces dernières parts a rapporté 1,07 milliard d'euros à l’État, pour qui l'opération a été globalement profitable, avec un "solde positif de 760 millions d'euros". "Le plan du gouvernement a aidé avec succès l'entreprise à passer au travers de cette crise", a affirmé le fonds de stabilisation.

Le groupe, qui détient les compagnies Austrian, Swiss, Eurowings et Brussels Airlines, va en effet mieux, après avoir connu des pertes massives pendant la pandémie.

L'entreprise a réalisé pour la première fois en plus de deux ans un bénéfice net au deuxième trimestre de cette année, tiré par son activité de fret notamment. Après avoir supprimé plus de 30.000 emplois depuis 2020, Lufthansa prévoit aussi d'embaucher 5.000 personnes cette année, et un nombre équivalent en 2023.

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