Mal en point, le viaduc d'Echinghen au cœur de contentieux

Défaut de conception ou d'entretien ? Actuellement en travaux, le viaduc autoroutier d'Echinghen, un des deux ponts classés comme nécessitant "une intervention urgente" après la catastrophe de Gênes, est au cœur de contentieux, le concessionnaire accusant les constructeurs d'être responsables de l'état de l'ouvrage.
Après l'effondrement du viaduc autoroutier italien, qui a fait 43 morts le 14 août 2018, le gouvernement avait publié une première liste de 164 ouvrages importants. Deux figuraient en dernière catégorie, "3U", "ouvrages dont la structure est gravement altérée et nécessite une intervention urgente", dont celui d'Echinghen, sur la côte du Pas-de-Calais.
"On vit au rythme des travaux. On ne sait pas quand ça commence, ni quand ça finit", raconte Éric Pignon, qui habite l'un des quelques pavillons situés au pied des piles hautes de 70 mètres. Le pont long de 1.301 mètres menant à Boulogne-sur-Mer sur l'A16 "vieillit mal", estime Catherine Pignon, sa femme, qui l'a vu se construire.
Propriété de l'État et concédé à la Sanef jusqu'en 2031, cet ouvrage d'art à caisson ouvert fut construit par un consortium mené par Bouygues et mis en service en 1998.

Une technologie abandonnée depuis 2001
 
La structure est précontrainte par 330 câbles extérieurs au béton injectés au coulis de ciment. Une technologie abandonnée depuis 2001 à cause des risques de rupture "brutale" de câbles, dangereuse pour le personnel et "susceptible d’endommager des pièces accessoires ou importantes de la structure (désordres en chaîne)", rappelle une note du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) de novembre 2018.
Depuis l'automne 2018, une dizaine de câbles corrodés sont en cours de changement sur ce viaduc exposé au vent et aux embruns du littoral, dont le péage coûte 1,10 euro pour une voiture. Tout en haut des piles, on devine échafaudages et agents en chasuble fluo.
Selon la Sanef, qui organise une inspection annuelle et une inspection détaillée tous les cinq ans, des travaux de maintenance préventive des câbles débutent en 2017. Fin octobre 2017, la corrosion des câbles est découverte. Début novembre, le pont est classé "3U" par des bureaux d'études. Par précaution, les deux voies extérieures sont condamnées - et le sont toujours -, les camions détournés via la commune d'Isques jusqu'en juin 2018.

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