Pour le président du Syndicat des transitaires de Martinique, la réforme des ports d'Outre-Mer a constitué une véritable avancée pour les professionnels portuaires. Le changement de statut de port géré par la Chambre de commerce à celui de Grand Port maritime leur a donné le sentiment d'être mieux impliqués dans la vie économique locale. Tel est le cas de Jean-Claude Florentiny, qui se félicite que la profession qu'il représente soit entrée dans une des trois instances de gouvernance du GPM de la Martinique. "La profession est représentée au Conseil de développement du Grand Port maritime. Nous sommes présents au premier collège. Ceci nous permet de prendre part à la stratégie du port. Nous souhaitions devenir des acteurs de son développement".
"Il va falloir faire valoir nos compétences, nos savoir-faire"
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Mais "cette avancée considérable" est somme toute normale, aux yeux du président du Syndicat des transitaires. "Car nous sommes les premiers opérateurs du port. Nous, les commissionnaires de transport, traitons 80 % des flux à l'import. Quant aux commissionnaires en douane, ils gèrent 90 % des flux à l'import" de l'île.
La profession en quête de nouvelles filières rééquilibrantes
En revanche, la profession des transitaires doit faire face à une caractéristique majeure du trafic insulaire : le déséquilibre des flux en faveur de l'import. À l'export, hormis les sorties de bananes vers l'Europe occidentale (et notamment la France), la profession reste en quête de nouvelles filières. L'apparition de celle des déchets a été bien accueillie. "C'est une nouvelle filière qui s'organise. Elle comporte des déchets ferreux et d'autres en conteneurs qui embarquent vers la métropole", souligne Jean-Claude Florentiny.
Le président du Syndicat des transitaires indique que la profession qu'il représente mise sur les futures "retombées positives" des travaux de l'élargissement du canal de Panama en matière de trafic en transbordement. Interrogé sur la compétitivité en matière de coûts que peuvent opposer aux ports français des Antilles les terminaux conteneurisés de la région, le président du Syndicat des transitaires martiniquais explique : "Entre Cuba, le Panama, la Jamaïque, Haïti, Nassau, on assiste à un véritable bouleversement des places portuaires dans la région des Caraïbes. Il va falloir faire valoir nos compétences, nos savoir-faire". Il estime que le système informatique Port+, dont le port s'est équipé il y a quelques années, est un outil de pilotage des flux qui a démontré sa fiabilité.
Pour Jean-Claude Florentiny, les transitaires ont traversé une année difficile en 2013 avec une diminution de l'activité sur la zone car "la crise a frappé de plein fouet la Caraïbe". Selon lui, ils ont entamé 2014 avec "plus de quiétude, en espérant que ce sera l'année du renouveau".
Le syndicat professionnel, qui a célébré ses 63 ans d'existence, comprend 13 membres. Il regroupe à la fois des enseignes locales et des filiales de grands commissionnaires de transport internationaux.