Martinique : tous les trafics affectés par la crise

Si la crise sanitaire a constitué un choc, le Grand Port maritime de la Martinique estime avoir plutôt bien surmonté cette période. Il a d'ailleurs intensifié ses investissements pour soutenir le secteur du BTP.
En 2020, le Grand Port maritime de la Martinique (GPMLM) a dû faire face à l'impact de la pandémie. Il a enregistré au 31 décembre un trafic annuel en baisse de 16 %, avec 2,7 millions de tonnes contre 3,2 Mt en 2019. Du côté des vracs liquides, avec 877.200 tonnes, soit 21 % de moins qu'en 2019, l'impact de la crise sanitaire s'est fait notamment ressentir sur les hydrocarbures. 

Le dirigeant du port martiniquais estime que le pétrole brut a chuté de 37 %, à 285.000 t. Pour le reste des vracs liquides, il souligne la baisse des produits raffinés (- 16 %, 429.600 t) qu'il attribue à celle de la consommation des Martiniquais et au faible niveau d'approvisionnement des compagnies aériennes en matière de kérosène, doublé d'un arrêt technique de la raffinerie au dernier trimestre. Mais il explique toutefois qu'EDF a continué d'importer pour produire de l'énergie : du diesel pour les centrales de Bellefontaine et Pointe-des-Carrières et du fuel léger pour alimenter en électricité la raffinerie SARA. D'où la progression des volumes sur l'appontement de Bellefontaine de 8 % sur une année, à 162.620 t.

Quant aux vracs solides (336.500 t, - 13 %), la baisse subie en un an est due entre autres au repli de 28 % du clinker. Jean-Rémy Villageois attribue cette forte diminution à "la mise à l'arrêt du BTP en raison de la pandémie". Les céréales pour leur part, ont souffert d'une absence d'approvisionnement au cours du dernier mois. Dans cette filière, il estime toutefois que la biomasse (+ 1 %) et les engrais (+ 6 %) ont amorti la chute.

Conteneur : les transbordements en forte baisse

À 1,5 Mt, les marchandises diverses ont diminué de 14 %. Le dirigeant du port martiniquais indique que dans le conteneur, le trafic domestique a progressé de 2 %. Une légère hausse qui lui fait dire que la consommation s'est poursuivie. En revanche, le volume de transbordement (15.500 EVP) s'est effondré de 48 % par rapport à 2019.

Le trafic de bananes est passé en un an de 15.250 EVP à 13.540 EVP. Quant à l'activité ro-ro, elle a perdu 748 t, baissant de 23 % pour s'établir à 2.460 t. Le trafic passagers inter-îles a plongé de 71 %, à 47.590 voyageurs. La croisière a diminué de près de 40 % par rapport à 2019 puisque le nombre de croisiéristes s'est élevé à 406.000, contre 672.000 en 2019.

Pour 2021, Jean-Rémy Villageois se montre confiant. Bien qu'il ne parvienne pas à refonder des espoirs sur la croisière et sur le trafic inter-îles, il estime que si le port est parvenu à bien se tirer de la crise en 2020, il devrait connaître une bonne année.

Des travaux plus lourds que prévu

Le directeur général de l'établissement portuaire estime toutefois que le GPM est parvenu à bien se tirer de cette période de crise et qu'il est parvenu à prouver "sa résilience". "On a relancé nos travaux. Nos investissements on atteint 5,5 millions d'euros au lieu des 4,5 millions initialement prévus. Ce million supplémentaire nous a servi à soutenir le secteur du BTP avec des opérations de réparations de quai". 

Des travaux qui concernent la Pointe-des-Grives, le bassin de Radoub et l'Hydrobase. Pour 2021, Jean-Rémy Villageois explique qu'un quatrième portique est en cours d'acquisition et que des travaux de renforcement d'amarrage sur le terminal à conteneurs sont prévus. En matière de transition énergétique, le GPM a inscrit pour les deux ans et demi à venir l'énergie verte à son tableau de marche. Il prévoit de nouveaux éclairages et la mise en place d'une borne de courant de quai photovoltaïque.

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