«Nous avons identifié 520 chargeurs qui seraient susceptibles de recourir au fluvial un jour, lorsque par exemple ils pourront s’installer en bord à quai ou modifier leurs sources d’approvisionnement», observe Noël Comte, président de Medlink Ports. Pour l’instant, dix-sept chargeurs sont labellisés Medlink Ports car ils ont décidé de s’impliquer davantage dans ce mode de transport. «Nous avons suscité leur intérêt, nous écoutons leurs suggestions et leurs demandes afin de leur apporter des réponses modales appropriées à leur filière. Chaque pas engagé avec un chargeur labellisé entre dans une démarche de progrès et de co-construction vertueuse».
ATC, Bayer, CIAT, Michelin, Auchan, Seb, Veolia, Tecumseh ou Solvay figurent parmi les entreprises concernées. Pour cette dernière société, Medlink Ports a présenté à tous les collaborateurs impliqués dans la supply chain les caractéristiques et les atouts du fluvial. «Quand les chargeurs deviennent pro-actifs, nous avons une démultiplication de notre action pédagogique au sein de leurs filiales».
ATC, Bayer, CIAT, Michelin, Auchan, Seb, Veolia, Tecumseh ou Solvay figurent parmi les entreprises concernées. Pour cette dernière société, Medlink Ports a présenté à tous les collaborateurs impliqués dans la supply chain les caractéristiques et les atouts du fluvial. «Quand les chargeurs deviennent pro-actifs, nous avons une démultiplication de notre action pédagogique au sein de leurs filiales».
"Le mode fluvial devrait avoir de beaux jours devant lui"
Medlink Ports intervient aux côtés des chargeurs dans une démarche d’amélioration continue : temps d’attente, contrôles, formalités douanières, tout ce qui peut faire avancer la fluidité, la fiabilité, la rapidité des échanges et des produits. Aujourd’hui, les opérations douanières sont effectuées pendant le trajet fluvial et quand le fret arrive à destination il est «libéré» sans délai. Medlink Ports travaille maintenant sur un projet de tracing basé sur la géolocalisation pour suivre à tout instant le bateau afin que des mesures d’ajustement puissent être prises sans inertie et par anticipation par le destinataire qui apprend le moindre délai ou retard de son vrac ou de ses conteneurs. Selon certains spécialistes, un produit passerait 80 % de son temps en attente et 20 % en mouvement. Tout gommage de temps d’inaction est donc bienvenu pour l’amélioration de la productivité globale des acteurs économiques. Noël Comte croit beaucoup en la progression du fluvio-maritime dans le cadre notamment de la relocalisation sur le bassin méditerranéen d’une part croissante de l’industrie manufacturière jusque-là délocalisée très loin, trop loin pour assurer réactivité et flexibilité, même si le sujet est compliqué. Tout flux que le fleuve saura prendre au ferroviaire libérera des capacités pour le fer pour absorber ce que la route ne pourra et ne saura plus traiter car les flux sont croissants tout comme les contraintes environnementales et économiques. «Le signe de ces transferts en cascades n’apparaîtra que progressivement mais il s’affirmera nécessairement et nous devons en anticiper les effets par la mise au niveau de l’offre multimodale sur ce bassin d’avenir en n’oubliant pas que le port de Marseille-Fos est bien le Grand Port maritime de Lyon et de la région Rhône-Alpes-Auvergne, comme l’est aussi le port de Sète particulièrement pour les flux de vracs», estime Noël Comte. Les zélateurs et partenaires de Medlink poursuivent sans relâche leur travail d’information et de sensibilisation à tous niveaux, auprès des chargeurs, des commissionnaires de transports, des politiques gestionnaires des collectivités locales, en participant aux salons SITL, Top Transport ou Riverdating, en publiant une newsletter lue par un millier d’abonnés, en intervenant lors de colloques ou de rencontres thématiques avec le Cluster logistique Paca, sans oublier leur intérêt pour la formation en lien avec le lycée des Catalins et dans l’attente de la mise en service du simulateur de conduite de bateaux installé sur le port de Lyon. Medlink Ports peut aussi fournir des éléments statistiques et de prospectives susceptibles de conforter des dossiers de bateliers qui auraient des difficultés pour faire admettre à des bailleurs de fonds l’utilité d’un investissement projeté. La recherche de nouveaux trafics est un volet important des missions de Medlink : biomasse, terres polluées, colis lourds (qui pourront de moins en moins emprunter la route).
Le Plan Rhône qui vient d’être signé est, selon Noël Comte, «un encouragement pour mieux travailler et agir ensemble. Le délai 2015-2020 fixe un cap et devrait obliger les acteurs multiples à aller à l’essentiel, dans l’intérêt général et en évitant de laisser passer des échéances capitales pour la compétitivité du mode fluvial»…
Le mode fluvial devrait avoir de beaux jours devant lui car la donne évolue. Il ne faut pas avoir peur du changement ni attendre que les contraintes de circulation routière arrivent et mettent au pied du mur des chargeurs ou opérateurs de transport désemparés.
Le réseau Medlink Ports regroupe les plateformes multimodales de Pagny, Chalon-sur-Saône, Mâcon, Villefranche-sur-Saône, Lyon, Vienne-Sud, Valence, Avignon et Arles, les deux ports maritimes de Marseille-Fos et Sète, VNF, CNR. Il représente 600 km de voie fluviale à grand gabarit, 14 millions d’habitants desservis, 460 hectares de réserves foncières pour des implantations industrielles et logistiques.