Mise en route difficile pour le terminal multimodal au Havre

Équipement considéré comme stratégique pour l’avenir par les autorités portuaires, le terminal multimodal du Havre connaît de sérieuses difficultés de mise en route. Plusieurs fois reporté, le démarrage de son exploitation l’est une nouvelle fois après des tests catastrophiques. Inquiétant pour un investissement de près de 140 millions d’euros.
Quand en mai 2013, Frédéric Cuvillier, alors secrétaire d’État aux Transports, vient au Havre symboliquement poser la première pierre de la plateforme multimodale, il ne manque pas de vanter «l’exemplarité» du projet. Il le cite même comme l’un des piliers de sa politique de relance portuaire. Sa mise en service est alors annoncée pour un an plus tard. Mais les nuages commencent à s’amonceler. D’abord, d’ordre social. Les ouvriers-dockers CGT exigent une présence forte sur le terminal. Le surcoût est pris en charge par le Grand Port maritime (GPMH). Puis, de mois en mois, la date de l’inauguration recule. On parle alors de problèmes dans la signalétique ferroviaire. Parallèlement, la société LHTE (Le Havre Terminal Exploitation)*, censée réunir tous les opérateurs de transport combiné déjà présents au Havre et programmée pour exploiter le terminal, tarde à se constituer et peine à tout le moins à se doter d’un président. Au printemps dernier, Hervé Martel, président du directoire du GPMH, se veut optimiste tout en reconnaissant des retards à l’allumage. «Il y a beaucoup d’intervenants dans ce dossier. Chacun cherche à se positionner au mieux. Mais à moyen terme, cet équipement sera gagnant pour tous. Son inauguration sera l’événement de l’année. Pour nous, c’est un enjeu majeur, essentiel», déclare-t-il. À la fin du mois de juin et au début du mois de juillet, des essais se déroulent avec de premiers trains. Qui se traduisent par l’égarement de conteneurs. En plein cœur de l’été, le GPMH et l’union maritime et portuaire (Umep) publient conjointement et discrètement un communiqué. On peut y lire qu’un audit a été lancé «qui devrait déboucher d’ici quelques semaines sur un calendrier assorti de modalités précises de reprise». Interrogé début septembre lors de l’assemblée générale de l’Umep, le très expérimenté Charles Masse, qui a mené d’autres chantiers similaires et a porté la maîtrise d’ouvrage du projet pour Projénor (groupe Crédit Agricole), use d’une métaphore ravageuse : «J’ai livré une Ferrari à des gens qui n’ont pas le permis de conduire». Président de LHTE, Christophe Régnier n’entre pas dans la polémique. Il évoque de nouveaux essais de manutention, avec des barges fluviales cette fois, calés pour fin septembre. Et il espère «un démarrage opérationnel le plus tôt possible».

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