Mory Ducros : Arcole propose de céder ses clients contre la reprise des salariés

L'offre de reprise du transporteur de colis Mory Ducros par son principal actionnaire, Arcole Industries, comprend la remise sur le marché du transport de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires du groupe, a-t-on appris mardi 14 janvier de sources syndicales. Le groupe va rendre des clients au marché du transport pour un montant équivalent à 300 millions d'euros, moyennant un engagement des concurrents à reprendre les salariés licenciés du transporteur, ont indiqué la CFDT et FO, à l'issue d'une réunion des syndicats avec les ministres du Redressement productif, Arnaud Montebourg, des Transports, Frédéric Cuvillier, et le chef de cabinet du ministre du Travail. Pour Fabian Tosolini, représentant de la CFDT, premier syndicat du groupe, "il s'agit d''un vrai plan de relance qui peut permettre de sauvegarder plus d'emplois". "Si les professionnels de la messagerie veulent les 300 millions d'euros, ils doivent s'engager sur la reprise des salariés de Mory Ducros", a-t-il précisé. "On va demander un engagement écrit sur ce point", a ajouté le secrétaire national CFDT Transports. Selon lui, "l'objectif est un emploi pour chaque salarié". "C'est à mon avis loin d'être acquis", a estimé pour sa part le représentant FO, Patrice Clos.
Pour l'heure, Arcole Industries propose de reprendre 1.900 salariés du groupe (dont 1.754 pour la maison mère), qui en compte 5.000 répartis dans 85 agences. Son offre, présentée jeudi 9 janvier aux représentants du personnel, porte sur la reprise de 45 agences, selon Patrice Clos. Le nom des agences reprises sera communiqué aux représentants du personnel à l'occasion d'un Comité d'entreprise (CE) repoussé au 23 janvier afin qu'Arcole Industries améliore son offre, la seule offre de reprise globale déposée auprès du tribunal de commerce, ont précisé les syndicalistes. Selon Patrice Clos, les représentants du gouvernement comptent que 1.000 salariés seront repris par la profession et 1.000 par des entreprises publiques. Un congé de fin d'activité devrait être mis en place pour les plus âgés, soit environ 300 personnes. L'État accompagnera chaque salarié licencié jusqu'à ce qu'il retrouve un emploi "avec une obligation de résultat", a indiqué Fabian Tosolini. En outre, tous les salariés licenciés auront accès à la formation professionnelle tandis que l'État leur paiera une rémunération différentielle allant jusqu'à 300 euros par an pour compenser d'éventuelles pertes de revenus, en sus des salaires maintenus également pendant un an.
Les représentants du gouvernement ont confirmé le départ de l'équipe actuelle de management chez Mory Ducros. Les chiffres concernant la reprise ont été confirmés au cours de cette réunion à savoir 17,5 millions d'euros fournis par l'État, 17,5 millions venant d'Arcole Industries et 15 millions proviendront du recouvrement de créances.

Trois agences bloquées par des salariés

Trois agences du transporteur Mory Ducros sont bloquées depuis mercredi 15 janvier au matin par des salariés. "Des salariés bloquent depuis ce matin les sites d'Arras, Beauvais et Rouen", selon Fabian Tosolini. Selon le syndicat, les salariés "demandent à Arcole Industries d'assumer ses responsabilités et veulent forcer la direction à dire quels sites seront maintenus ou pas". Il s'agit d'actions "spontanées", précise Fabian Tosolini. Les agences concernées par l'offre de reprise, sur les 85 que compte Mory Ducros, ne sont toujours pas connues. L'information était attendue mercredi mais le comité d'entreprise prévu a été repoussé au 23 janvier. Le but est de laisser le temps à Arcole Industries, ainsi qu'aux trois autres repreneurs déclarés, d'améliorer leurs offres auprès du tribunal de commerce. L'offre d'Arcole est la seule offre globale. À Saint-Étienne du Rouvray, près de Rouen, ce report a mis le feu aux poudres, selon le délégué CGT Nicolas Larose. "On avait dit au personnel qu'un véritable projet serait annoncé aujourd'hui 15 janvier. Or on nous apprend que ce sera le 23. Cela a déclenché ce mouvement des salariés", a-t-il dit. L'agence de la banlieue de Rouen "fait partie des agences très menacées" mais "tant qu'il n'y a pas de projet, ce sont les 85 agences qui sont menacées", estime Nicolas Larose. Samedi 11 et lundi 13 janvier, des actions similaires avaient été menées sur les sites de Vénissieux et Saint-Priest, près de Lyon.

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