Les énergies marines renouvelables sont une filière dans laquelle le Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire (GPMNSN) connaît des développements intéressants. Il est poussé en cela par une volonté de diversification de ses trafics, historiquement très tournés vers les produits énergétiques carbonés (pétrole, gaz, charbon). L’éolien offshore, avec la manutention de mâts, de pales, de nacelles et de structures porteuses, nécessite des infrastructures adaptées aux colis lourds, dont sont pourvus les sites de Saint-Nazaire et de Montoir-de-Bretagne. Le port a investi dans ces infrastructures spécialisées au cours des cinq dernières années. À Montoir-de-Bretagne, le terminal à conteneurs et marchandises diverses a été aménagé avec la livraison, fin 2017, de 350 mètres de quais supplémentaires ayant nécessité un investissement de plus de 40 millions d'euros. Ce terminal, renforcé à 15 t/m² sur une longueur de 200 mètres, est parfaitement adapté à la manutention des colis les plus conséquents : 66 nacelles d’éoliennes de 400 tonnes, produites par l’usine locale de General Electric, y ont transité en 2018 pour être expédiées vers l’Allemagne. Bien qu’il ait renoncé, au profit de Siemens, à fournir les éoliennes du champs de Guérande, l’industriel implanté à Saint-Nazaire, qui se repositionne sur les nacelles de 12 MW et non plus 6 MW, continuera à produire un flux maritime de colis lourds au GPMNSN.
"L’éolien offshore nécessite des infrastructures adaptées aux colis lourds"
Toujours à Montoir, le ponton du terminal roulier a été déplacé et une nouvelle rampe ro-ro installée pour s’adapter aux besoins d’Airbus, qui dispose de deux sites de production dans l’estuaire de la Loire et y fait transiter des pièces de fuselage. Les transports rouliers d’Airbus entre Bouguenais et Montoir sont d’ailleurs le premier marché du service fluvial Flexiloire, lancé début 2018 par la CLT (groupe Sogestran), et aussi utilisé pour des transports dans l’estuaire de la Loire de conteneurs, de vracs ou encore de colis pour Man.
Bonne dynamique à Saint-Nazaire pour Man
D’autres grands industriels utilisent les quais de l’embouchure de la Loire pour des manutention de colis lourds : PSA pour l’approvisionnement de son usine de Rennes, les Chantiers de l’Atlantique pour des importations de coils et de profilés métalliques, ou encore Man pour des expéditions de moteurs pour générateurs électriques. Ce dernier connaît une bonne dynamique sur son site de Saint-Nazaire, où le nombre de moteurs produits a doublé en 2018. Le quai à proximité de l’usine Man a d’ailleurs aussi été renforcé récemment, avec 15 millions d'euros d’investissements pour améliorer le service apporté aux trafics conventionnels.
"Cette concentration d’acteurs industriels de premier ordre a pour conséquence la présence au port de Nantes-Saint-Nazaire de tout un panel d’acteurs spécialisés dans les trafics conventionnels, souligne Jean-Baptiste Goüin, directeur de la relation clients du GPMNSN. L’implantation de ces prestataires logistiques nous met en bonne place pour accueillir de nouveaux marchés dans ce domaine".
Les progressions de trafic sont déjà importantes : entre 2016 et 2018, les manutentions conventionnelles de produits métallurgiques (237.000 tonnes) ont augmenté de 32 %, celles liées à l’éolien (45.000 tonnes) de 114 %, celles concernant l’aéronautique (64.000 tonnes) de 178 % et les colis lourds (16.000 tonnes) de 60 %. Seules les importations de bois scié à Cheviré sont stables, autour de 60.000 tonnes, depuis la fin des importations de grumes, activité historique de ce site.