Nathalie Kosciusko-Morizet défend son bilan

L'ancienne ministre des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, juge infondées les critiques cinglantes dont la précédente équipe est la cible depuis six mois, estimant que le gouvernement tirait largement profit du travail accompli en matière d'infrastructures et de transports. "Le gouvernement essaie, dans des attaques grossières, de masquer le fait qu'il n'a pas de politique en matière de transports", fustige la députée de l'Essonne. Elle fut nommée, il y a tout juste deux ans, à la tête d'un grand ministère englobant l’Écologie, les Transports et le Logement.
Depuis sa nomination en mai dernier au portefeuille des Transports, son successeur, Frédéric Cuvillier, n'a eu de cesse de dénoncer un héritage calamiteux consistant, selon lui, en un catalogue de promesses irréalistes et irréalisables. "C'est de la poudre de perlimpinpin financée par de la monnaie de singe. Il faut respecter les gens. Sinon vous êtes rattrapés par les fausses promesses", accusait-il dans une récente interview à "Libération". M. Cuvillier est ministre délégué, placé sous la tutelle la ministre de l’Écologie et du Développement durable, Delphine Batho. Sa diatribe visait le Schéma national d'infrastructures de transport (Snit), prévu par la loi Grenelle 1, et qui fixe à 245 milliards d'euros sur vingt-cinq ans l'enveloppe nécessaire pour moderniser et entretenir les infrastructures existantes tout en développant de nouvelles installations. "Des dizaines de projets (lignes à grande vitesse, voies navigables) couchés dans le Snit sont d'abord apparus dans le Grenelle, puis ont enflé à mesure qu'on s'approchait de la présidentielle", affirme M. Cuvillier, selon lequel "il y a là une sorte d'abus de confiance à l'encontre des élus, du monde économique et des usagers".
Pour l'ex-titulaire du poste, il s'agit de rétablir la justesse des faits. "Dans tous les débats, il a toujours été clair que le Snit n'était ni un plan de financement, ni une programmation, mais une vision à vingt ans de ce qui mériterait d'être considéré comme une infrastructure nationale". "J'ai toujours dit publiquement qu'à l'intérieur du Snit, il faudrait établir un ordre de priorités parce qu'on ne pourrait pas tout financer, tout de suite", assène la députée.
En matière ferroviaire, elle revendique les travaux des Assises du ferroviaire, il y a un an à son initiative, qui ont, selon elle, préparé le terrain de la réforme que vient d'engager le gouvernement. Cette réforme, qui vise à sortir le rail français de son ornière financière - sa dette tutoie les 40 milliards d'euros -, prévoit l'unification des fonctions de gestionnaire d'infrastructure, aujourd'hui réparties entre la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), selon un schéma qui entraîne des lourdeurs opérationnelles préjudiciables au fonctionnement de l'ensemble. "Ma conclusion comme ministre avait été de dire, à l'issue des Assises, qu'il fallait unifier le gestionnaire", rappelle Nathalie Kosciusko-Morizet.
L'ex-ministre conteste également le choix du gouvernement de ne pas avancer, comme elle avait proposé de le faire autour de 2014, l'ouverture à la concurrence du transport national de voyageurs, exigée par Bruxelles au plus tard en 2019. "Se fixer des échéances exigeantes, c'est se donner de meilleures chances de se préparer", fait-elle valoir. Autre reproche fait au pouvoir en place : le grand ministère qu'elle a dirigé a aujourd'hui "perdu de sa puissance" ce qui le prive de leviers d'action. "On l'a rétrogradé dans l'ordre ministériel et la ministre (Delphine Batho) ne s'intéresse pas à l'ensemble de son champ ministériel puisqu'elle est absente des Transports. C'est une régression", affirme-t-elle.
Mme Batho estime que "l'agacement de l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy montre que Frédéric Cuvillier a touché juste". "La politique de la droite en matière de transport, c'est 125 milliards de promesses non financées", insiste-t-elle.

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