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Le couperet est tombé le 7 mai avec les résultats d'un rapport d'audit à 26 jours de l'ouverture de l'Aéroport International Berlin-Brandebourg Willy-Brandt (BER). L'ouverture de la plate-forme prévue le 3 juin est ajournée après avoir déjà été reportée à l'automne dernier. Le rapport fait état de "défaillances techniques" dans le dispositif anti-incendie du site.
"Berlin ne peut pas se permettre un aéroport qui tombe en panne"
Le directeur de l'aéroport, Rainer Schwarz, a exprimé son "amère déception", indiquant s'attendre à une ouverture "après la pause estivale", c'est-à-dire à la rentrée des classes le 3 août, sans fixer de nouvelle date. La chancelière Angela Merkel devait couper le ruban le 24 mai devant 10.000 invités. Les responsables ont d'ores et déjà indiqué que la future cérémonie d'inauguration serait beaucoup moins grandiose. "Extrêmement regrettable", a commenté le ministre fédéral des Transports Peter Ramsauer. Mais "Berlin ne peut pas se permettre un aéroport qui tombe en panne". Willy-Brandt doit remplacer les deux installations actuelles, Tegel et Schönefeld, qui totalisent 24 millions de voyageurs par an et poursuivront temporairement leur activité.
15 millions de pertes mensuelles
Le chef du gouvernement régional du Brandebourg, Matthias Platzeck, s'est dit "absolument furieux" de ce report qui, selon les médias allemands, coûte 15 millions d'euros mensuels à la collectivité, un chiffre que les responsables ne voulaient pas confirmer dans l'immédiat. Ce chantier qui emploie 7.000 personnes a connu une succession de retards depuis le lancement du projet en 1996, cinq ans après le vote du Bundestag, le 20 juin 1991, faisant de nouveau de Berlin la capitale de l'Allemagne. Plus de 20 ans après la chute du Mur, la capitale parie sur cet aéroport qui vise à adapter son offre de trafic aérien pour doper sa stratégie qui s'appuie sur le développement du tourisme, des services et de la culture.
L'aéroport Willy-Brandt doit desservir dans un premier temps 172 destinations dans 50 pays, dont 16 nouvelles comme Los Angeles, Marseille ou Abou Dhabi. Il doit accueillir quelque 27 millions de passagers par an. La première compagnie allemande, Lufthansa, a dit "regretter" ce report tout en assurant vouloir continuer à "proposer des vols supplémentaires à ses clients". Faute de piste assez longue, elle a annulé l'atterrissage de son Airbus A-380 "Berlin", prévu pour le 3 juin. Air Berlin, deuxième compagnie allemande, a dit également avoir appris cette annonce "avec grande déception". Pour Hartmut Mehdorn, PDG de la compagnie, "ce changement de programme est un énorme défi".