Le Havre se prépare à récupérer un trafic automobile vers l'Afrique, auparavant à Anvers. Quelques faits pour commencer. Lors de visites du port de Gennevilliers, les responsables de Ports de Paris n’hésitent pas à évoquer le sujet et à montrer le site où seront stockés et embarqués les véhicules. Autre constat, après un premier test en mai au poste 2 du centre roulier du Havre, le "Modern Link" de la compagnie belge European Roro Lines (ERL, groupe Karim Export) est revenu au Havre fin octobre, au terminal de l’Europe cette fois. Il y est annoncé de nouveau en janvier et février. Son sister-ship, le "Modern Express" (163 x 28 mètres) est également venu en octobre et début décembre.
"Le Havre réceptionnerait les véhicules venus de France"
Ces escales test préfigurent une nouvelle logistique triangulaire que le groupe Karim Export, société créée à Bruxelles en 1989, devrait mettre en place en 2014 entre l’Europe et la COA dans un premier temps, la côte Est de l’Afrique et le Moyen-Orient vers des services triangulaires entre Anvers, Le Havre et la COA, voire dans un second temps la côte orientale d’Afrique, le Moyen-Orient (Liban), la Turquie ou la Libye. ERL compte en effet une bonne trentaine d’agences maritimes sur ces territoires. Le port d’Anvers conserverait les approvisionnements d’Europe du Nord. Le Havre réceptionnerait les véhicules venus de France, notamment grâce à des barges fluviales de la CFT chargées à Gennevilliers.
Objectif : 500.000 véhicules en 2015
Que deviendrait le port de La Rochelle actuellement concerné par les rotations car-carriers d’ERL ? La réponse n’est pas encore connue. Ce que l'on sait c’est que ce trafic sera majoritairement composé de véhicules d’occasion mais comprendrait également des véhicules neufs non commercialisés en Europe et uniquement destinés à l’hémisphère Sud comme la "301" de PSA. En première estimation, 30.000 véhicules supplémentaires pourraient annuellement venir gonfler les statistiques havraises dans ce domaine. Du côté du Grand Port maritime du Havre (GPMH), on ne souhaite pas communiquer sur ce sujet mais on sent bien que ce dossier occupe le haut de la pile sur les bureaux des services commerciaux. Dans un contexte morose pour l’industrie automobile, les chiffres du centre roulier, malgré les efforts accomplis dans le cadre du projet collaboratif Roro Max, tardent à se redresser. Fin 2013, ils seront au mieux au même niveau que l’an dernier, de l’ordre de 320.000 véhicules. L’objectif affiché pour 2015 reste de 500.000.