Nouvelle jeunesse pour le blé noir IGP en Bretagne

Plante écologique par excellence, dotée de qualités nutritionnelles remarquables, le blé noir, surtout connu pour les galettes et crêpes emblématiques de la Bretagne mais tombé en désuétude pendant plusieurs décennies, semble promis à un bel avenir.
Plus de 100.000 hectares encore cultivés en Bretagne au début des années 1960, quelques centaines vingt ans plus tard ! Pourtant présent dans la région depuis le XVe siècle, le blé noir (ou sarrasin) a subi le contrecoup de la politique agricole développée à cette époque.
"Il fallait "nourrir le monde" et, donc, priorité a été donnée à des cultures plus rentables et à une demande d'alimentation pour le bétail qui explosait", explique Christine Larsonneur, directrice de Blé noir tradition Bretagne (BNTB), une association interprofessionnelle basée à Ploërmel, dont le travail a été reconnu par une Indication géographique protégée (IGP) en 2010. Résultat : la Bretagne, qui consomme 12.000 tonnes de blé noir par an, n'en produit que le quart, le reste étant importé, principalement de Chine et des pays de l'Est.
La traversée du désert a duré plus de vingt ans, jusqu'en 1987 et la création de BNTB qui associe agriculteurs, entreprises chargées du stockage et meuniers, soit l'"ensemble de la filière". "De la parcelle non traitée à l'extraction en farine, on contrôle toute la chaîne" pour un produit sans aucun traitement, assure Christine Larsonneur.
Car la plante, une polygonacée - et non une céréale - de la famille de la rhubarbe et de l'oseille, offre la particularité d'être peu exigeante : elle ne supporte ni engrais ni pesticides mais aime "une terre pas trop riche, sur un sous-sol granitique", énumère Martine du Pontavice, une ancienne restauratrice qui lui a consacré plusieurs ouvrages. "Il lui faut juste du soleil et de la pluie".
De plus, la culture est rapide : semis en mai-juin, récolte de fin septembre à fin octobre. Pendant l'été, ses petites fleurs blanches ou roses, réunies en grappes, tapissent les champs et font le bonheur des apiculteurs. En revanche, le blé noir est une plante qui ne peut être cultivée qu'une année sur trois dans la même parcelle "car il faut laisser la terre se reposer", rappelle la directrice de BNTB. Traditionnellement, le blé noir était associé à la culture des pommes de terre car "la plante a un effet répulsif pour le taupin" dont la larve est un prédateur pour les tubercules.

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