Par mail, téléphone voire fax, les échanges des chargeurs avec leurs transporteurs seraient manuels à plus de 90 %. Tel est le constat dressé par le Digital Transport Club lors d’un webinaire organisé le 17 juin. "Seuls 10 % des chargeurs français sont équipés de TMS pour gérer et piloter leurs transports ; la plupart utilisant Excel", rapporte Jean-Christophe Cuvelier.
"Seuls 10 % des chargeurs français sont équipés de TMS pour gérer et piloter leurs transports"
Pour expliquer cette situation, le directeur général de l’éditeur MyTower évoque "la complexité de la fonction transport due par exemple, à la diversité des modes, des offres des transporteurs ou des opérations associées. Cette complexité est souvent mal appréhendée par les chargeurs". Si le TMS est présenté comme un moyen de réduire cette complexité, le Club créé par sept entreprises* reconnaît que sa mise en œuvre rencontre "plusieurs freins : résistance au changement, fonctionnement en silos, manque de temps, de ressources ou de données pertinentes".
L'exemple de Kimberly Clark
La numérisation de la fonction transport des chargeurs "peut se faire par étapes en revanche et commencer par des solutions simples, ciblées sur des enjeux précis, avec retour sur investissement rapide", défend Jean-Christophe Cuvelier. Cette approche a été menée par Kimberly Clark, spécialisé dans la production et la distribution de produits d’hygiène à base de papier. "Depuis un an, nous utilisons la plateforme collaborative Opalean pour la gestion des palettes avec nos transporteurs", explique son directeur logistique Europe du Sud Hugues de Villenaut. "D’un poste à temps complet, cette gestion est réalisée désormais une fois par semaine avec une meilleure visibilité des mouvements et une fiabilité des informations. Depuis un an, nous n’avons pas acheté de nouvelles palettes pour reconstituer notre parc".
Opalean permet de gérer tous les emballages consignés. "Son déploiement dure deux à quatre semaines selon l’activité du client, le nombre de sites et de transporteurs à intégrer", précise Thierry Sustar. Pour son directeur commercial, jusqu’à 15 % des palettes "échanges" seraient perdues chaque année. "Sachant qu’une palette coûte entre six à sept euros, le retour sur investissement de notre solution est donc très rapide en plus du temps gagné à les gérer".
*Xeneta, TK Blue, Shippeo, Buyco, Sennder, MyTower, Opalean