
© ADP/Philippe Stroppa/Studio Pons
La modernisation de l'aéroport d'Orly au sud de Paris en vue d'améliorer sa capacité d'accueil de passagers suscite l'inquiétude des élus et des riverains qui redoutent, malgré les assurances du gestionnaire ADP, une augmentation des nuisances sonores et de la pollution dans la région. Derrière ce relooking "il s'agit de pouvoir accueillir 40 millions de passagers au lieu de 27 aujourd'hui. C'est un habillage pour endormir les riverains et ça va se traduire par une augmentation du trafic", accuse Didier Gonzales, président de l'association des élus riverains d'Orly (Aero).
Pourtant, a assuré récemment le PDG d'Aéroports de Paris, Pierre Graff, la rénovation de la plate-forme à l'horizon 2018 pour un investissement de 400 à 450 millions d'euros est destinée à accueillir davantage de passagers, mais pas plus d'avions. "Le discours de "il va y avoir plus d'avions, il va y avoir plus de bruit" c'est totalement faux. Il n'en a jamais été question, il ne sera jamais question d'augmenter le nombre des avions sur l'aéroport d'Orly", confirme Jérôme Landras d'ADP. Abondant dans le sens d'ADP, l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) tente aussi d'apaiser les inquiétudes. "Les avions modernes ne polluent pas, ils ne font pas plus de bruit que des avions anciens. Si jamais on envisageait d'avoir des emports plus grands pour remplacer des moyens, la différence de bruit serait vraiment insignifiante", assure Philippe Lepoutre, chargé du pôle technique bruit.
Les populations survolées ne dorment que "six heures par nuit", relate Luc Offenstein, président d'OYE 349 (Oscar Yankee Echo), du nom de l'ancienne balise de guidage des appareils, une association qui regroupe une dizaine de communes. Dans la zone, un couvre-feu aérien est instauré par un arrêté du 6 octobre 1994 relatif aux créneaux horaires sur la plate-forme d'Orly. Le texte y fixe le trafic à "environ 200.000 mouvements" annuels, mais des associations dénoncent des pics à "230.000 mouvements".
Le président (PC) du Conseil général du Val-de-Marne pense, lui, à l'emploi. "Pour nous Orly est primordial. C'est le deuxième bassin d'emploi en Île-de-France. Augmenter les contraintes poserait problème".
Pour les riverains, vivre dans les zones de nuisances établies par le Plan de Gêne Sonore (PGS), est un véritable cauchemar. "Les avions ça arrive de partout, on a un sentiment d'agression. Le bruit entraîne le stress, agit directement sur la santé, sur le sommeil et ça va influencer la vie diurne, la fatigue entraîne des risques d'accident, l'inefficacité au travail, les capacités cognitives", détaille Alain Péri, vice-président de l'Union européenne contre les nuisances aériennes (UECNA). "Un avion qui passe au-dessus d'Yerres au décollage, on l'entend à peu près 1 min 30 avant qu'il n'arrive et on l'entend une bonne minute après" son passage, renchérit Gérard Bouthier, président de l'association vigilance environnement de la vallée de l'Yerres (Avevy). Et "à 38 décollages par heure, ça veut dire que l'émergence sonore ne cesse pas parce que l'avion suivant se présente déjà avant que le bruit du précédent ne soit disparu, avec des variations en décibels acoustiques qui sont importantes", précise-t-il. "Si vous laissez tout fermé, cloîtré toute la journée il n'y a pas de problème", ironise Serge Mercier, président de l'Association Avion basée à Valenton. "Mais en été vous êtes obligé d'ouvrir les fenêtres. Vous discutez avec un voisin ou vous êtes au téléphone, vous vous arrêtez de parler quand un avion passe. De toute façon vous n'entendez pas ce que l'autre dit", déplore-t-il.
Pourtant, a assuré récemment le PDG d'Aéroports de Paris, Pierre Graff, la rénovation de la plate-forme à l'horizon 2018 pour un investissement de 400 à 450 millions d'euros est destinée à accueillir davantage de passagers, mais pas plus d'avions. "Le discours de "il va y avoir plus d'avions, il va y avoir plus de bruit" c'est totalement faux. Il n'en a jamais été question, il ne sera jamais question d'augmenter le nombre des avions sur l'aéroport d'Orly", confirme Jérôme Landras d'ADP. Abondant dans le sens d'ADP, l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) tente aussi d'apaiser les inquiétudes. "Les avions modernes ne polluent pas, ils ne font pas plus de bruit que des avions anciens. Si jamais on envisageait d'avoir des emports plus grands pour remplacer des moyens, la différence de bruit serait vraiment insignifiante", assure Philippe Lepoutre, chargé du pôle technique bruit.
Les populations survolées ne dorment que "six heures par nuit", relate Luc Offenstein, président d'OYE 349 (Oscar Yankee Echo), du nom de l'ancienne balise de guidage des appareils, une association qui regroupe une dizaine de communes. Dans la zone, un couvre-feu aérien est instauré par un arrêté du 6 octobre 1994 relatif aux créneaux horaires sur la plate-forme d'Orly. Le texte y fixe le trafic à "environ 200.000 mouvements" annuels, mais des associations dénoncent des pics à "230.000 mouvements".
Le président (PC) du Conseil général du Val-de-Marne pense, lui, à l'emploi. "Pour nous Orly est primordial. C'est le deuxième bassin d'emploi en Île-de-France. Augmenter les contraintes poserait problème".
Pour les riverains, vivre dans les zones de nuisances établies par le Plan de Gêne Sonore (PGS), est un véritable cauchemar. "Les avions ça arrive de partout, on a un sentiment d'agression. Le bruit entraîne le stress, agit directement sur la santé, sur le sommeil et ça va influencer la vie diurne, la fatigue entraîne des risques d'accident, l'inefficacité au travail, les capacités cognitives", détaille Alain Péri, vice-président de l'Union européenne contre les nuisances aériennes (UECNA). "Un avion qui passe au-dessus d'Yerres au décollage, on l'entend à peu près 1 min 30 avant qu'il n'arrive et on l'entend une bonne minute après" son passage, renchérit Gérard Bouthier, président de l'association vigilance environnement de la vallée de l'Yerres (Avevy). Et "à 38 décollages par heure, ça veut dire que l'émergence sonore ne cesse pas parce que l'avion suivant se présente déjà avant que le bruit du précédent ne soit disparu, avec des variations en décibels acoustiques qui sont importantes", précise-t-il. "Si vous laissez tout fermé, cloîtré toute la journée il n'y a pas de problème", ironise Serge Mercier, président de l'Association Avion basée à Valenton. "Mais en été vous êtes obligé d'ouvrir les fenêtres. Vous discutez avec un voisin ou vous êtes au téléphone, vous vous arrêtez de parler quand un avion passe. De toute façon vous n'entendez pas ce que l'autre dit", déplore-t-il.