P&O : des enquêtes pénale et civile sur les licenciements sont ouvertes

Les autorités britanniques ont annoncé le 1er avril lancer des enquêtes à la fois aux plans pénal et civil suite au récent licenciement brutal de 800 salariés par la compagnie de ferries P&O, qui a suscité un tollé dans le pays.
Le service de l'insolvabilité, une agence du gouvernement chargée notamment de poursuivre les auteurs d'infractions au nom du ministère des Entreprises, a annoncé "avoir ouvert des enquêtes pénale et civile sur les circonstances entourant les récents licenciements effectués par P&O Ferries". L'entreprise avait en effet remercié le 17 mars du jour au lendemain 800 marins pour les remplacer par des travailleurs externalisés, payés largement sous le salaire minimum britannique.

Depuis, les manifestations s'enchaînent contre les manières jugées brutales de l'entreprise. Les syndicats sont mobilisés et le gouvernement a promis d'agir pour mettre fin à ces pratiques et obtenir le départ du directeur général de la compagnie de ferries, Peter Hebblethwaite.

Le patron sur la sellette

L'agence a été saisie par le ministre des Entreprises, Kwasi Kwarteng. "Le ministre des Transports Grant Shapps et moi-même allons continuer de suivre ce dossier de près, à mesure que les enquêtes progressent", a-t-il exprimé. Grant Shapps avait, de son côté, annoncé le 30 mars avoir chargé le service de l'insolvabilité, également compétent en cas d'inconduite de dirigeants d'entreprise, d'examiner si Peter Hebblethwaite devait être écarté de son poste.

Ce dernier a rejeté les appels à la démission du gouvernement et exclu de réembaucher les 800 employés limogés, jugeant que cela entraînerait "un effondrement de l'entreprise, avec la perte irrémédiable de 2.200 emplois supplémentaires". P&O n'a cessé de répéter que son modèle de coûts n'était pas tenable et l'entreprise, frappée de plein fouet par la pandémie et l'effondrement des voyages internationaux, perdait 100 millions de livres par an.

Le ministre des Transports avait annoncé plusieurs mesures le 30 mars, dont la négociation avec la France, les Pays-Bas et d'autres pays européens de planchers de salaires sur les routes intra-européennes ou l'interdiction aux ports britanniques d'accueillir les compagnies qui ne respectent pas les salaires minimums. Depuis deux semaines, des liaisons de P&O sont suspendues et deux de ses navires ont été immobilisés par les autorités pour raisons de sécurité.

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