Avec un an de décalage, le classement des pavillons routiers européens réalisé par le Comité national routier (CNR) apporte chaque année un éclairage précieux sur l’évolution du secteur et de ses principaux acteurs. Fait marquant de l’édition publiée en décembre à partir des trafics 2014 des poids lourds de plus de 3,5 tonnes, la croissance des nouveaux États membres (NEM) ralentit à hauteur de 2,1 %, tandis que les pays de l’Union à 15 résistent (- 0,4 %). Le trafic ne progresse que de 0,4 % et son classement ne varie pas. Le Top 5 est toujours composé de l’Allemagne (+ 1,4 %), championne du national, de la Pologne (+ 1,3 %) et de l’Espagne (+ 1,6 %), leaders à l’international, de la France (- 3,6 %) et du Royaume-Uni (- 2,7 %) dont les activités reposent principalement sur leur marché domestique. Si l'on ajoute l'Italie (- 7,4 %), ces six pays concentrent près de 60 % du trafic routier européen, tous segments confondus. L’autre fait marquant de cette approche globale est le développement rapide des trois pays baltes supérieur à 5 %.
Deux tiers du trafic en national
Cette approche consolide trois segments du transport routier de marchandises que sont les flux domestiques (65 %), internationaux (35 %) incluant les trafics bilatéraux et entre pays tiers, et de cabotage (2 %). Entre 2008 et 2014, la part des flux nationaux a perdu trois points récupérés par les trafics internationaux et le cabotage qui a doublé en l’espace de six ans.
Deux tiers du trafic en national
Cette approche consolide trois segments du transport routier de marchandises que sont les flux domestiques (65 %), internationaux (35 %) incluant les trafics bilatéraux et entre pays tiers, et de cabotage (2 %). Entre 2008 et 2014, la part des flux nationaux a perdu trois points récupérés par les trafics internationaux et le cabotage qui a doublé en l’espace de six ans.
"L’international représente un tiers de l’activité du transport routier européen"
Dans chaque segment, on constate d’importantes variations. Sur un marché domestique stable (- 0,03 %) où les volumes traités par pavillon sont généralement proportionnels à la taille de leur pays, l’Allemagne (1re), l’Espagne (4e), la Suède (7e) et les Pays-Bas (8e) affichent des progressions au-dessus de la moyenne, de 0,9 à 26,4 % ! Dans le haut du classement, d’autres accusent en revanche des pertes significatives allant de 2,4 à 8,6 %. Tel est le cas de la France (2e), du Royaume-Uni (3e), de l’Italie (5e) et de la Pologne (6e). Illustrées par l’Allemagne, ces évolutions confirment le repli des grands pavillons européens sur leurs marchés nationaux au détriment de l’international.
Bataille à l’international
En témoigne aussi la part domestique du pavillon polonais qui ne représente plus que 39 % de son activité. Leader incontesté à l’international, il y enregistre une nouvelle croissance de 4,8 %. Longtemps moteur du secteur, ce segment se tasse toutefois, passant d’une hausse de 6,1 % en 2013 à seulement 1,1 % en 2014. Cette tendance s’accompagne d’un écart de plus en plus important entre les pays d’Europe de l’Ouest (- 2,4 %) et les NEM (+ 3,8 %). Ancien leader à l’international, l’Allemagne désormais 3e, cède ainsi 3,9 % et ne réalise plus que 31 % de l’activité du pavillon polonais sur ce segment. À l’ouest, seule l’Espagne (2e) semble suivre le rythme des NEM avec une croissance de 3,1 %. Vers le haut du classement, les pavillons hongrois (6e), lituanien (8e), roumain (10e), letton (16e) et croate (20e) se distinguent avec des hausses jusqu’à 12 %.
Doublement du cabotage en six ans
Le développement du pavillon polonais à l’international provient de parts de marché gagnées dans les transports entre pays tiers et le cabotage. Ce dernier demeure de loin le segment le plus dynamique avec une progression de 12 % en 2014 après un bond de 15 % en 2013. «Là encore, ce sont les pavillons des NEM qui tirent leur épingle du jeu avec un taux de croissance de 21 % contre 3 % pour les pavillons de l’UE15», relève le CNR. En tête du classement, le cabotage s’apprécie fortement au sein des transporteurs bulgares, roumains, slovaques… et portugais qui font exception à l’ouest avec le Luxembourg.