Pénurie de gaz et tensions en Polynésie

Une série de grèves touche la Polynésie française, et l’une d’entre elles, dans une société de distribution de gaz, commence à provoquer pénuries et tensions. Les salariés de l’entreprise Gaz de Tahiti, en situation de monopole, sont en grève depuis un mois, notamment pour obtenir des augmentations de salaires, et les non-grévistes ne parviennent pas à répondre à une demande très forte. Faute de bonbonnes de gaz, les particuliers, mais aussi de nombreux restaurateurs, ne parviennent plus à cuire leurs aliments. Lorsqu’une station-service ou un magasin est livré en bonbonnes, des centaines de Polynésiens tentent d’en obtenir une. Des échauffourées se sont déjà produites. Certains se postent à la sortie de l’entreprise Gaz de Tahiti et suivent les camions escortés par les gendarmes, jusqu’à leur lieu de livraison. Des bouteilles de gaz ont aussi été dérobées chez des particuliers, des professionnels ou des revendeurs. Vendredi 5 juin, le haut-commissaire a réquisitionné des employés de Gaz de Tahiti pour assurer un service minimal, mais aucun n’a répondu à l’ordre de réquisition. Le gouvernement local a condamné "la position fermée du syndicat" et s’est interrogé sur ses "motivations réelles". Une mise en cause à laquelle le syndicat n'a pas répondu. Les négociations ont cependant repris vendredi après-midi dans cette entreprise, avant de s'interrompre pour le week-end.
Un mois plus tôt, une longue grève à l’huilerie de Tahiti avait déstabilisé l’économie des Tuamotu, fondée sur la coprahculture, qui permet d’extraire de l’huile des noix de coco. Une série de conflits sociaux a aussi touché le secteur de la santé, d’abord avec les infirmiers libéraux, puis l’hôpital cette semaine. L’APRP, qui emploie des salariés handicapés dans l’industrie, est également en grève. Pour Christophe Plée, président de la CGPME, l’un des principaux syndicats patronaux polynésiens, "il semble que des syndicats nourrissent le feu de certains foyers de grèves en fonction d’intérêts très personnels, au détriment de l’intérêt général et de la réelle défense des salariés". D’autres pointent des tentatives de déstabilisation du gouvernement d’Édouard Fritch par les syndicats, les liens entre politique et syndicalisme étant forts en Polynésie. La tension sociale est encore montée d’un cran vendredi, avec une rumeur infondée de blocage des cuves d’hydrocarbures et de grève dans ce secteur, lancée sur les réseaux sociaux. Beaucoup de Polynésiens se sont précipités dans les stations-services pour faire le plein, ce qui a provoqué d’importants embouteillages à Papeete pendant plusieurs heures.

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