Petroplus : la CGT demande le gel du projet Bolloré

La CGT a manifesté mardi 29 avril devant l'ex-raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, puis devant la préfecture de Rouen pour demander le gel du projet de reconversion du site des groupes Bolloré et Valgo. "Tout a été fait pour servir la soupe à Bolloré, mais Bolloré travaille pour l'importation et pour la destruction du raffinage en France", a lancé Yvon Scornet, porte-parole des "Petroplus", c'est-à-dire le dernier carré des militants CGT de la raffinerie, fermée depuis un an après liquidation judiciaire. "Nous demandons au gouvernement le gel du projet Bolloré et une étude sérieuse du projet de reprise de la société suisse Terrae International", a ajouté Yvon Scornet. "Ils parlent de création d'emplois mais, en condamnant la raffinerie, ils détruisent au total 4.500 emplois, en comptant les emplois indirects et induits", a affirmé Yvon Scornet. Selon lui, les contribuables devront payer la facture de la dépollution, qu'il évalue à 60 millions d'euros, alors que le projet de reprise de la société suisse Terrae international, en lien avec les grandes sociétés pétrolières du Nigeria et de Thaïlande, "ferait gagner 300 millions de dollars à la balance commerciale de la France".
L'ancienne raffinerie Petroplus de Petit-Couronne va céder la place à plusieurs industries liées à l'environnement (dépollution, déconstruction, recyclage), a indiqué mardi 29 avril le président du groupe Valgo, désigné pour sa reconversion, en partenariat avec Bolloré. "En plus de notre activité de dépollution de terrains et de désamiantage des installations, il y aura une activité de recyclage de produits ménagers dangereux, une autre de déconstruction de trains, ainsi qu'une activité de recherche et développement", a détaillé François Bouché, président fondateur de Valgo, dont le projet commun avec le groupe Bolloré de reconversion du site, a été retenu par le tribunal de commerce de Rouen. Bolloré occupera une partie du site (240 hectares au total) pour une activité de stockage et de distribution de fuel et le reste sera occupé par Valgo (dépollution, désamiantage), ainsi que par les autres industriels dont François Bouché n'a pas encore révélé les noms.

Une activité de déconstruction de trains

Lundi 28 avril, la préfecture de région avait annoncé le choix du projet Valgo-Bolloré, mis en concurrence avec celui des groupes Brownfields et Rubis, et indiqué que 150 emplois seront créés rapidement et 300 "à terme". Mais elle n'avait pas donné de précisions sur les activités industrielles prévues. "Si tout se fait comme prévu, je pense qu'on dépassera les 400 emplois", a estimé François Bouché, ne pouvant toutefois s'engager sur les créations d'emplois des autres industriels. L'activité de recyclage de produits du quotidien (produits ménagers, articles de bricolage en fin de vie, cosmétiques, produits phytosanitaires, engrais, huiles, etc.) existe déjà à Dunkerque, selon François Bouché. L'activité de déconstruction de trains sera assurée par un groupe indépendant dont le principal fournisseur sera la SNCF. Enfin, l'activité de Recherche et Développement prendra place dans le laboratoire construit par Shell (ancien propriétaire de la raffinerie avant le groupe suisse Petroplus) et qui "a été très bien entretenu", selon François Bouché. Il a précisé que l'école d'ingénieurs INSA de Rouen sera impliquée dans cette activité.

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