
Un forum réunissant le Bénin, le Togo et le Ghana sur la piraterie maritime s'ouvre demain à Cotonou pour se terminer le 10 novembre. "C'est un forum sous-régional qui réunit les trois pays, élargi aux experts de la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), de l'ONU et de l'Union européenne", a déclaré Gabriel Affouda, porte-parole du ministère de la Défense. Les chefs d'état-major généraux et ceux des marines des trois pays ouest-africains y évoqueront des mesures communes pour lutter contre l'insécurité dans leurs eaux. Le ministre togolais de la Sécurité, le ministre d’État béninois de la Défense et le directeur du Conseil national de sécurité du Ghana sont également attendus, selon M. Affouda.
Coopérer face au fléau
Les attaques de navires au large du Bénin ont explosé depuis début 2011, selon le Bureau maritime international (BMI). Elles sont également fréquentes dans les eaux du Nigeria voisin, qui a été convié à la réunion en tant que membre de la Cédéao. Face à la multiplication des attaques qui visent le plus souvent à voler les cargaisons, généralement de pétrole, le Nigeria et le Bénin ont inauguré en septembre un programme de patrouilles communes. Le 31 octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution condamnant la piraterie dans le golfe de Guinée et soulignant l'importance de trouver une solution globale. Elle encourage notamment les pays riverains à coopérer face au fléau.
«Les attaques ont explosé depuis début 2011»
La France sera représentée à Cotonou par le général Bruno Clément-Bollée, directeur de la coopération de sécurité et de défense du ministère des Affaires étrangères. Paris a mis en œuvre depuis septembre un Fonds de solidarité prioritaire pour l'"appui à la réforme du secteur de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée", à l'endroit du Bénin, du Togo et du Ghana.
Un pétrolier détourné au Nigeria
Un navire avec vingt-cinq membres d'équipage a été détourné au large du Nigeria le 30 octobre. Selon le BMI, le "Halifax, pétrolier de 155 m de long et de 29.750 tpl, serait toujours aux mains des pirates. Le navire transportait des produits pétroliers. Les côtes du Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique, sont réputées dangereuses depuis des années, un risque qui touche désormais aussi les eaux du Bénin voisin. Vingt actes de piraterie ont ainsi été recensés au large de ce pays depuis le début de l'année, aucun ne l'avait été en 2010, selon le BMI, qui craint que le golfe de Guinée devienne un nouveau "point chaud" de la piraterie. À la différence des pirates des côtes orientales d'Afrique, notamment au large de la Somalie, qui prennent en otage des équipages pour des rançons, ceux du golfe de Guinée se sont jusqu'à présent davantage intéressés aux cargaisons - souvent de pétrole - qu'ils écoulent sur un marché noir régional très lucratif.