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Concernant la piraterie, la Somalie demeure la principale menace, selon le rapport annuel publié jeudi 19 janvier par le Bureau maritime international (BMI). Sur les 439 attaques répertoriées par le BMI en 2011, 237 se sont déroulées au large de la Somalie contre 219 en 2010. Au total, le BMI relève toutefois une légère baisse du nombre global d'actes de piraterie et vols à main armée, pour la première fois depuis quatre ans, 445 incidents ayant été dénombrés en 2010. 802 membres d'équipages ont été pris en otages en 2011, marquant là aussi une diminution par rapport au total de 1.181 recensées l'année précédente. Huit membres d'équipage ont été tués dans des attaques, un chiffre stable par rapport à 2010.
"La tendance est toujours à la hausse"
Les pirates somaliens continuent de représenter la majorité des attaques et la tendance est toujours à la hausse, "mais le bilan aurait été bien pire en l'absence des efforts continus des flottes navales internationales" dans la zone, souligne le rapport. Le nombre de détournements de navires réussis par les pirates somaliens a diminué de 49 à 28 en 2011. Les actions préventives des forces navales internationales ont permis de démanteler au moins 20 groupes de pirates avant qu'ils n'interviennent. L'amélioration est particulièrement sensible au quatrième trimestre 2011, avec 31 actes de piratages et 4 navires détournés par des pirates somaliens contre 90 actes et 19 navires détournés au quatrième trimestre 2010.
Mais, pour la première fois, un navire ancré dans les eaux d'un autre État, Oman, a été pris en otage l'an dernier par des pirates somaliens, souligne le rapport, incitant à "la vigilance" dans tous les ports et navires ancrés dans la région. Le Nigeria continue d'être un point chaud en 2011, avec une extension au Bénin voisin de la piraterie nigériane, remarque le BMI. En revanche, en Asie du Sud-Est et dans le sous-continent indien, la tendance est à l'amélioration. L'Indonésie a toutefois vu une augmentation des vols à main armée pour la deuxième année consécutive.
Conférence à Londres le 23 février
Une conférence sur la Somalie doit se tenir à Londres à l'invitation du Royaume-Uni le 23 février pour "coordonner la politique internationale" dans ce pays dévasté par la famine et servant de base "pour des terroristes et des pirates", selon le ministère britannique des Affaires étrangères.
Importante base française à Djibouti
Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, devrait se rendre du 21 au 23 janvier à Djibouti, pour une visite consacrée notamment au dispositif français engagé par la lutte contre la piraterie dans l'océan Indien. La visite de M. Longuet survient un mois après la signature par les présidents français et djiboutien d'un nouveau traité de coopération en matière de défense, qui vient remplacer l'accord signé après l'indépendance de Djibouti en 1977. La marine française participe depuis 2008 à l'opération internationale Atalante pour contenir la piraterie au large de la Somalie. Une frégate française est déployée en permanence dans la zone. Djibouti est avec environ 2.000 militaires la base la plus importante du dispositif des forces françaises prépositionnées à l'étranger.