La part de l’hydrogène "restera limitée dans le transport routier jusqu’en 2030 compte tenu du renouvellement des parcs et des délais pour déployer une infrastructure de ravitaillement adaptée", selon l’association Équilibre des énergies. D’ici 2050 en revanche, l’hydrogène pourrait détenir "une part de marché de 65 % dans le transport routier longue distance".
"Un programme de financement dédié évalué à un milliard d’euros"
La flotte sous cette énergie compterait alors 108.000 poids lourds et consommerait 17,6 TWh d’hydrogène. La ressource "ne serait pas un frein", selon son étude citant le plan hydrogène français qui prévoit la production de 6,5 TWh à partir d’électrolyseurs dès 2030.
À quel coût ?
La transition vers l’hydrogène ne se fera toutefois que "si le coût total de possession (CTP, TCO en anglais) est dans les limites acceptables par la profession". L’étude estime que le TCO aux 100 km de l'hydrogène est deux fois supérieur à celui du diesel ou du gaz naturel pour véhicule (GNV). Pour l’abaisser, elle évoque "les progrès à venir sur le rendement des électrolyseurs, le prix et les performances des piles à combustible, des réservoirs et des stockages ainsi que sur les automates de distribution".
Ces progrès "permettront de diviser par deux le TCO aux 100 km avec hydrogène d’ici 2050". Cette réduction est conditionnée "à la mise en œuvre d’un programme de financement dédié – évalué à un milliard d’euros sur une douzaine d’années – dans le cadre d’un schéma directeur visant à concevoir un écosystème de production et de distribution rationnel".
Vers des "corridors hydrogène"
Une fois produit, l’une des difficultés de l’hydrogène est "de son acheminement jusqu’aux réservoirs des poids lourds compte tenu de ses caractéristiques : stockage sous 700 bars, son volume huit fois supérieur au gasoil et sa dangerosité". Dans un premier temps, l’étude suggère que "sa production et sa distribution soient concentrées en un même lieu au sein de hubs de grande capacité". Puis, en fonction des volumes distribués, "la production pourrait être « délocalisée» au sein de stations locales, voire d’entreprises".
Une projection réalisée sur le réseau des Autoroutes du Sud de la France (ASF) "montre que la production décentralisée au sein de stations locales dotées d’électrolyseurs de 5 à 20 MWh s’imposerait assez vite".
À l’échelle de l’Europe, c’est d’ailleurs le long de "corridors routiers" du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T) central que la production et la distribution d’hydrogène sont préconisées. Pour soutenir cette transition, l’association recommande enfin "de ne pas taxer l’hydrogène ni l’électricité produite par électrolyse".