Plusieurs milliards d'investissements pétroliers et gaziers menacés

Environ 30 % des investissements programmés d'ici 2025 par les grandes compagnies pétrolières et gazières pourraient être perdus si l'économie mondiale réussit à limiter le réchauffement climatique à 2 °C, ont averti des experts mercredi 21 juin. Au total, ce sont 2.300 milliards de dollars (environ 2.000 milliards d'euros) de projets qui ne seraient plus nécessaires, car plus coûteux et pas suffisamment rentables, détaille ce rapport publié notamment par l'ONG Carbon Tracker. Il passe en revue les investissements jusqu'à 2025 des 68 plus importantes compagnies pétrolières et gazières cotées dans le monde, ainsi que ceux de la compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco, qui prévoit d'introduire bientôt en Bourse 5 % de son capital. Parmi elles, il y a "d'importantes différences". La compagnie américaine ExxonMobil est la plus exposée, avec entre 40 et 50 % de ses investissements alloués à des projets non nécessaires dans l'optique d'un réchauffement climatique limité à 2 °C. Parmi les six majors (ExxonMobil, Shell, Total, Chevron, Eni et BP), la britannique BP est la moins exposée, avec tout de même 20 à 30 % de ses investissements considérés par Carbon Tracker comme non nécessaires, et donc risqués pour l'entreprise. Selon le rapport, un tiers de tous les investissements pétroliers prévus dans le monde, dont la totalité des investissements dans les sables bitumineux et l'offshore profond, devraient par exemple être abandonnés, tout comme près des deux tiers des projets gaziers en Amérique du Nord.
Carbon Tracker, qui s'est associé avec PRI (Principles for Responsible Investment), un réseau d'investisseurs réunis par les Nations unies, veut que son rapport serve aux investisseurs à évaluer et interroger les compagnies pétrolières sur leur stratégie d'investissement. "Jusqu'à présent, les investisseurs dans des compagnies pétrolières et gazières étaient dans le noir concernant leur exposition au risque climatique", explique Nathan Fabian, directeur de la recherche de PRI. Malgré ce manque de transparence, les investisseurs ont déjà commencé à leur mettre la pression. Fin mai, les actionnaires d'ExxonMobil ont réclamé lors de l'assemblée générale que le groupe évalue l'impact financier de la transition énergétique. Et pour la première fois cette semaine, le géant américain s'est associé à une démarche en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Avec d'autres groupes internationaux (Total, PepsiCo, General Motors, Unilever, etc.), il défend la mise en place aux États-Unis d'une taxe carbone de 40 dollars la tonne de CO2, qui serait ensuite redistribuée aux ménages.

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