Port Réunion : le hub devrait reprendre son essor en 2019

Pour les responsables du Grand Port maritime de La Réunion, la baisse du trafic est conjoncturelle. Ils attendent un rebond important de l'activité dès cette année.
En 2018, le trafic a souffert en novembre des blocages routiers des accès au port. Non seulement les importations et exportations, mais aussi le transbordement de conteneurs puisque le personnel n'a pas pu assurer les escales et les opérations des navires. "Ces quatorze jours de blocage effectif ont occasionné trois semaines de perturbations en novembre", précise Henri Dupuis, directeur Exploitation et Commerce du Grand Port maritime de La Réunion.
Port Réunion avait, un temps, envisagé d'atteindre les 100.000 EVP transbordés en 2018. Selon la direction de l'établissement, le cap des 90.000 boîtes aurait été franchi sans les mouvements sociaux puisqu'elle estime avoir perdu environ 7.000 EVP pendant cette période, au profit des ports plus ou moins voisins de Maurice, Tamatave, Nhava Sheva ou Mundra. L'arrivée des conteneurs destinés à La Réunion s'est reportée sur le début d'année, qui a connu une croissance exceptionnelle, selon la direction.
Pour expliquer la baisse du trafic en 2018, Henri Dupuis évoque aussi "une année catastrophique pour la production de sucre, de 210-220.000 tonnes habituellement à 160.000 tonnes", qui s'est répercutée directement sur l'activité du port, "en baisse de 100.000 à 80.000 tonnes pour la partie vrac (sucre non raffiné) et de 20.000 à 17.000 EVP côté fret conteneurisé".

La massification se renforce

Les pertes d'escales liées aux manifestations n'ont été que momentanées et les perspectives pour Port Réunion en sont à une nette reprise de la progression du trafic.
"Le service Mozex-Mex entre l'Asie du Sud-Est et l'Afrique de l'Est opéré en Vessel Sharing Agreement (VSA) par CMA CGM et Maersk a été réorganisé à notre avantage", fait valoir Henri Dupuis. Depuis fin décembre 2018, l'escale de Tamatave a été supprimée, ce qui induit que le fret à destination de Madagascar est transbordé à la Pointe-des-Galets et que les temps de transit entre La Réunion et les autres ports desservis ont été raccourcis significativement. Maputo, Beira et Nacala, au Mozambique, sont ainsi passés de 7, 11 et 19 jours à 5, 8 et 13 jours.
La rotation s'effectue une semaine plus vite qu'auparavant entre Singapour, Tanjung Pelepas, Pointe-des-Galets, Maputo, Beira, Nacala, Port-Louis et de nouveau Singapour.
Autre amélioration attendue, à compter de septembre, le partenariat entre Hapag-Lloyd et CMA CGM sur la liaison Europe-Réunion-Australie-Asie prendra fin. Le service Nemo de l'armateur français sera fusionné avec la ligne Australia Express de MSC. Les escales de Damiette, Chennai, Cochin, Le Pirée et Malte devraient disparaître au profit d'Anvers, La Spezia, Port-Louis, Port-Saïd, Valence, Sines ou encore Londres-Gateway, selon que le navire soit opéré par l'un ou l'autre des partenaires. "Nous sommes toujours à 16 jours de Fos. Nemo et AEX opèrent pratiquement les mêmes ports", estime Henri Dupuis.
Au-delà de ces modifications marginales pour le port réunionnais, la capacité de cette liaison devrait être accrue de 40 à 50 % avec l'augmentation de la taille des navires opérés de 6.600 EVP en moyenne pour Nemo et 7.000 EVP pour AEX à 9.500 EVP, sous réserve que Hapag-Lloyd, qui n'a pas encore dévoilé le détail de ses intentions, maintienne à peu près la capacité sur sa desserte de La Réunion. L'actuel service, nommé EAX chez l'armateur allemand, devrait être scindé en deux liaisons distinctes à l'automne 2019.
De 2013 à 2018, le trafic conteneurisé a augmenté de 56 %. Les flux transbordés sont passés de 6.500 boîtes (3 % des 214.000 EVP d'alors) à 82.621 EVP, soit 25 % du total actuel.
Au total, neuf lignes régulières touchent La Réunion, "qui est à la fois un hub et un point relais sur les grands flux" entre l'Europe et l'Océanie et l'Asie et l'Afrique de l'Est, commente Henri Dupuis. En plus de la montée en gamme du hub réunionnais, il attend des retombées "des déboires du manutentionnaire Transnet à Durban, de la congestion à Mombasa et des problèmes de fiabilité de Tamatave".

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