Port en eaux profondes de Colombo : le Sri Lanka se retire de l'accord

Le Sri Lanka a annoncé son retrait d'un accord avec l'Inde et le Japon portant sur le développement d'un terminal stratégique en eaux profondes, qui était vu comme une façon de contrebalancer l'influence croissante de la Chine dans la région de l'océan Indien.
Le gouvernement sri lankais a décidé le 3 février de ne pas donner suite à l'accord tripartite de 2019 en vertu duquel l'Inde et le Japon devaient prendre une participation minoritaire dans l'East Container Terminal (ECT) dans le port de Colombo. Le gouvernement déclare préférer que le site soit développé plutôt "comme un terminal à conteneurs appartenant entièrement à l'Autorité portuaire du Sri Lanka" pour 800 millions de dollars US. Cette déclaration contredit l'annonce faite le 13 janvier  par le président Gotabaya Rajapaksa qui, après examen de "préoccupations géopolitiques régionales", s'engageait à donner son aval à la coentreprise. 

Des sous-marins chinois

Le projet jouxte le terminal international de Colombo conçu en 2013 et détenu à 85 % par la Chine. Cette infrastructure de 500 millions de dollars US avait été au centre d'un incident diplomatique avec l'Inde, en 2014, suscité par l'arrivée non annoncée de sous-marins chinois. L'accord sur l'ECT prévoit que le gouvernement sri lankais détienne 51 % du capital, les 49 % restants se divisant entre le groupe indien Adani et un pool d'investisseurs, dont le Japon. Un jour avant que le gouvernement ne rende publique sa dernière décision, l'Inde avait fait part de son mécontentement et insisté pour que Sri Lanka honore ses engagements. 

Pressions de l'Inde

Le haut-commissariat indien (ambassade) à Colombo a souhaité la "mise en œuvre rapide" de l'accord. "Toutes les parties doivent continuer à respecter les accords et les engagements existants", a déclaré un porte-parole du haut-commissariat, rappelant la promesse faite par Gotabaya Rajapaksa au Premier ministre indien Narendra Modi de mettre en œuvre l'entreprise commune. En décembre 2017, le Sri Lanka a été contraint de céder le port en eaux profondes de Hambantota, dans le sud de l'île, à une entreprise chinoise après avoir été incapable d'assurer le service de sa dette pour sa construction. L'Inde et les États-Unis s'inquiètent du fait que le port puisse accueillir des bâtiments de la marine chinoise dans l'Océan Indien. Près de 70 % du trafic maritime global du port de Colombo se fait en provenance ou à destination de l'Inde.
 

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