Pour les constructeurs, l’hydrogène ne sera pas le carburant miracle

Le développement de l’hydrogène pour les routiers était au cœur d’une conférence du salon Solutrans. Une solution qui suscite toujours espoirs et méfiance.
L’hydrogène ne remplacera pas le diesel pour le XXIe siècle. C’était la seule conclusion certaine à tirer de la conférence dédiée à ce sujet au salon Solutrans, le 17 novembre à Lyon. Mais tout le monde s’y intéresse. "Elle fait partie de notre feuille de route", admet Jérôme Flassayer, directeur électromobilité et énergies alternatives chez Volvo Trucks. L’entreprise suédoise projette une première production de véhicules en 2025, pour une montée en puissance progressive jusqu’en 2030.

Un avantage sur le tout électrique

A priori non-polluant, le produit peut aussi être plus pratique que l’électrique pur. La pile à combustible serait plus légère qu’une batterie. Le plein serait possible en 15 minutes, contre au moins une heure et demie en électrique.

Pour une ensemble routier frigorifique, elle permet une bonne autonomie et elle évite le bruit, précise Christophe Danton, directeur marketing et communication chez Chereau. Le carrossier va envoyer trois semi-remorques chez des clients en 2022.

"Ce ne pourra pas être le seul carburant", modère Gilles Baustert, directeur marketing et communication chez Scania. Pour le constructeur, la difficulté aujourd’hui est de décarboner l’ensemble de la filière, de la production de l’énergie, à son utilisation.

De plus, la question de la rentabilité se pose. "Pour l’instant, nous sommes sur des coûts cinq fois plus élevés côté production et trois fois supérieurs lors de l’exploitation", estime-t-il. Pour Scania, le salut passera aussi par la production de véhicules fonctionnant à l’électrique et au biocarburant.

Le boom a déjà commencé

Alors jusqu’où aller ? Et à quelle vitesse ? Du côté des producteurs d’hydrogène, on met en avant que les premiers camions de Hyundai sont déjà là. "La demande, elle est maintenant", presse Christophe Schramm, vice-président produit stratégie et marketing pour l'équipementier Symbio. Mille camions devraient rouler sous son impulsion en France d’ici 2025. Le dirigeant mise sur 10.000 unités en circulation d’ici 2030.

À ses côtés, Christophe Dubruque, chef de marché transport chez le producteur d'hydrogène Lhyfe, assure que le prix de ce combustible va baisser. Pour l'heure, il faut compter de 10 à 12 euros, le kilogramme, pour quelque 100 kilomètres parcourus, un prix que l'on attend réduit de moitié d'ici 2030. La compression doit aussi être améliorée pour réduire l'encombrement.

Question cependant : les infrastructures suivront-elles ? Des investissements considérables seront nécessaires pour le transport de cette énergie et pour en réduire les risques. Malgré l'engouement, les interrogations sur le sujet restent nombreuses.

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