
Entre 2008 et 2020, l’Europe a investi 717 millions d’euros dans les projets d’autoroutes de la mer (à travers le programme MOS) © DFDS
L’évaluation du règlement sur le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) a débuté cette année par la Commission européenne. Cet examen doit déboucher sur une proposition de révision d’ici fin 2021. C’est dans ce contexte que Kurt Bodewig, coordinateur européen chargé des autoroutes de la mer, a remis le 29 juin un rapport consacré aux conditions de mise en œuvre des autoroutes de la mer au sein d’un "espace maritime européen" intégré au RTE-T.
Trois priorités
La première condition de ce plan croise les objectifs européens de lutte contre le changement climatique, d’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau. Selon Kurt Bodewig, la poursuite de ces objectifs impose que les autoroutes de la mer "investissent dans la décarbonation des navires à travers le développement de combustibles non fossiles, l’innovation des systèmes de propulsion, le transfert modal route-mer et l’utilisation d’éco-incitations". Au-delà du GNL considéré comme "un carburant transitoire", il encourage les recherches sur l’hydrogène, l’ammoniac, l’éthanol et le méthanol, et soutient le déploiement des installations électriques bord-quai.
Trois priorités
La première condition de ce plan croise les objectifs européens de lutte contre le changement climatique, d’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau. Selon Kurt Bodewig, la poursuite de ces objectifs impose que les autoroutes de la mer "investissent dans la décarbonation des navires à travers le développement de combustibles non fossiles, l’innovation des systèmes de propulsion, le transfert modal route-mer et l’utilisation d’éco-incitations". Au-delà du GNL considéré comme "un carburant transitoire", il encourage les recherches sur l’hydrogène, l’ammoniac, l’éthanol et le méthanol, et soutient le déploiement des installations électriques bord-quai.
"Modifier les critères d’éligibilité aux aides européennes pour stimuler l’investissement privé"
La deuxième priorité consiste à renforcer la "connectivité multimodale" en améliorant le lien entre les autoroutes de la mer et les corridors terrestres, ferroviaires et fluviaux en particulier. Cette "connectivité" s’étend également à la desserte des régions et pays périphériques à l’Europe ainsi qu’à ses îles. Kurt Bodewig recommande enfin "l’adoption accélérée d’outils numériques dans les échanges commerciaux, administratifs et douaniers, le partage dématérialisé des données et la gestion du trafic maritime".
Jusqu’à 2,8 milliards d’euros d’investissement
Pour chaque priorité, le coordinateur évalue les investissements nécessaires sur la période 2021-2027. Ceux consacrés au "verdissement" de la flotte s’élèvent à plus de 1,5 milliard d’euros, la meilleure intégration aux corridors terrestres entre 400 millions et un milliard d’euros, et la "transition numérique" à 335 millions d’euros. Le financement de ces actions serait tout d’abord public via, par exemple, le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). Ces subventions auraient pour but d’initier et de lancer les projets dont le développement et la mise en œuvre opérationnelle seraient assurés par des financements privés.
Pour stimuler l’intérêt des acteurs privés, Kurt Bodewig propose de modifier les critères d’éligibilité qui conditionnent l’accès aux subventions européennes destinées aux autoroutes de la mer : supprimer l’obligation d’impliquer au moins un port principal (au titre du RTE-T) et deux États membres, simplifier les procédures, permettre des connexions intra-nationales, intégrer les liaisons avec pays tiers… En parallèle, des incitations sont préconisées telles que les dispositifs d’Écobonus à l’attention des clients des autoroutes de la mer.