
Inauguration de la ligne capillaire entre Bassens et le Bec d’Ambès le 29 juillet 2016 © SNCF Réseau
Composé de lignes locales exclusivement exploitées par des trains de marchandises, le réseau capillaire permet de desservir des entreprises embranchées depuis les grands corridors ferroviaires. Représentant environ 3.000 km de voies, soit 10 % du réseau ferré national, il est emprunté par près de 20 % des trains de fret. Bien qu’essentielles à la relance du mode, ces lignes sont menacées en raison de leur modèle économique fragile et de leur état très dégradé. Aussi un plan de sauvegarde a été lancé en décembre 2014 dans le cadre des conférences pour la relance du fret ferroviaire. Visant à mobiliser tous les acteurs publics concernés, ce plan a initié une double dynamique.
"100 millions d’euros sur trois ans dont 30 % financés par l’État"
La première consiste à promouvoir les démarches locales via la création de comités de lignes. Leur but : définir l’avenir de chaque ligne en fonction de leurs spécificités avec l’ensemble des acteurs territoriaux dont les Régions et les intercommunalités. Ces dernières ont d’ailleurs la possibilité à travers la loi Notre de 2015 (Loi Nouvelle organisation territoriale de la République) de devenir propriétaires des lignes capillaires (publication du décret d’application prévue à l’automne). Pour accompagner cette première démarche, l’État a débloqué 30 millions d’euros sur trois ans. "Au total, l’effet de levier de l’ensemble des cofinancements atteindra plus de 100 millions d’euros d’investissement en faveur des lignes capillaires sur la période 2015-2017", selon le secrétariat d'État aux Transports.
Mesure de simplification, la deuxième dynamique consiste à alléger la réglementation ferroviaire sur la maintenance et l’exploitation du réseau capillaire. Au moyen d’un décret dont la publication est également attendue à l’automne, ce nouveau référentiel devra assurer un modèle économique adapté à ses lignes sans en dégrader la sécurité.
Cas du Bec d’Ambès
Les premiers effets de ce plan de sauvegarde sont d’ores et déjà visibles avec le bouclage financier de plusieurs projets et l’achèvement des premiers travaux. Sur quinze lignes capillaires identifiées représentant un réseau de 518 km, le financement est bouclé pour neuf d’entre elles, soit un investissement total de 52,8 millions d’euros dont 14,3 millions d’euros couverts par l’État. Parmi ces neuf chantiers, deux sont achevés : la ligne entre Marcilly-en-Beauce et Montoir-sur-le-Loir de 15,4 km, et la desserte du Bec d’Ambès de 13,8 km. La constitution des tours de table est en cours pour les six autres projets.
Inaugurée le 29 juillet, la ligne rénovée entre le Bec d’Ambès et Bassens, en Gironde, permet de desservir une dizaine d’entreprises industrielles de la presqu’île. Essentielle à l’activité du port de Bordeaux, elle est empruntée chaque année par 300.000 tonnes. Sa remise en état a représenté un investissement de 20 millions d’euros financé par l’État (29,8 %), la Région (29,2 %), Bordeaux Métropole (9,73 %), SNCF Réseau (11,27 %) et l’Europe (20 %). "Ce chantier a pu aboutir grâce à l’implication du Grand Port maritime de Bordeaux qui s’est engagé dans la recherche de financements et qui, avec sa filiale, va prendre en charge la gestion de la ligne", précise le secrétariat d’État aux Transports.