
© Renault Trucks
Corinne Lepage veut préserver les investissements de la filière biocarburants. Son texte est une forme de désaveu pour les propositions de la Commission européenne, critiquées par les industriels et les ONG. Bruxelles souhaite plafonner à 5 % la part des biocarburants dits de "première génération", c'est-à-dire produits à base de cultures alimentaires (blé, maïs, betteraves et colza), afin d'encourager la filière à développer des biocarburants tirés d'autres matières premières comme les algues, les déchets ou la paille.
Les industriels, qui ont investi massivement dans l'éthanol à base de plantes sucrières et céréalières et le biodiesel issu des huiles végétales, ont dénoncé cette décision. Certains États ont déjà fait des plans qui dépassent la limite de 5 %. Cette proposition va provoquer un ralentissement dans l'industrie des biocarburants et l'emploi dans les zones rurales, a dénoncé la principale fédération d'agriculteurs de l'UE, le Copa-Cogeca.
120.000 emplois concernés
Dans sa proposition, l'ancienne ministre française de l’Écologie insiste sur la nécessité de préserver les investissements existants dans la première génération "jusqu'à ce qu'ils soient rentabilisés". "120.000 emplois sont concernés. On ne peut pas détruire ce qui existe", a-t-elle plaidé. "Mais après 2020, il n'est pas envisageable que la production de biocarburants utilise des terres agricoles en l'absence de bénéfices significatifs pour le climat", a-t-elle averti.
Les industriels, qui ont investi massivement dans l'éthanol à base de plantes sucrières et céréalières et le biodiesel issu des huiles végétales, ont dénoncé cette décision. Certains États ont déjà fait des plans qui dépassent la limite de 5 %. Cette proposition va provoquer un ralentissement dans l'industrie des biocarburants et l'emploi dans les zones rurales, a dénoncé la principale fédération d'agriculteurs de l'UE, le Copa-Cogeca.
120.000 emplois concernés
Dans sa proposition, l'ancienne ministre française de l’Écologie insiste sur la nécessité de préserver les investissements existants dans la première génération "jusqu'à ce qu'ils soient rentabilisés". "120.000 emplois sont concernés. On ne peut pas détruire ce qui existe", a-t-elle plaidé. "Mais après 2020, il n'est pas envisageable que la production de biocarburants utilise des terres agricoles en l'absence de bénéfices significatifs pour le climat", a-t-elle averti.
"Bruxelles souhaite plafonner à 5 % les biocarburants de première génération"
L'objectif global - fixé en 2009 - de parvenir à 10 % d'énergies renouvelables dans la consommation du secteur des transports d'ici 2020 "doit rester inchangé", a-t-elle insisté. 60 % des voitures et 100 % des camions circulant actuellement dans l'UE ont des moteurs diesel. Les agrocarburants de première génération représentent aujourd'hui 6,5 % de la consommation d'énergie du secteur des transports dans l'UE (4,5 % pour le biodiesel et 2 % pour l'éthanol), a-t-elle souligné. "Il faut ajouter 1 % pour l'électricité provenant de sources renouvelables. Restent à trouver 2,5 % avec les agrocarburants avancés", a-t-elle plaidé.
Le développement des biocarburants issus de cultures alimentaires provoque une hausse des cours des céréales et est une cause de la déforestation. Selon la Banque mondiale, les agrocarburants représentent entre 21 % et un tiers des surfaces acquises dans les pays en développement. Le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, a invité l'Europe et les États-Unis à "avoir le courage politique de les abandonner".