Projet "Équilibre" : le GNV, acteur de la bio-mobilité

Né en 2011 de l’idée de quelques transporteurs rhônalpins réunis au sein du cluster logistique Rhône-Alpes, le projet "Équilibre" promeut l’utilisation du gaz naturel comme carburant routier. L’initiative monte en puissance même si le temps économique n’est pas le temps administratif ou politique.
Les Transports Magnin, Megevand, Prabel et Sotradel, rejoints en 2014 par Jacky Perrenot et Transalliance, soutenus par GRDF et l’Ademe composent les bases et les zélateurs du projet "Équilibre".
Les travaux de l’association conduisent à l’expérimentation de nouvelles technologies en vue de remplacer le gasoil par le gaz naturel de véhicule pour une nouvelle motorisation des camions. Le gasoil a encore de belles années devant lui mais aujourd’hui existent des solutions et des hybridations qui, petit à petit, bousculent les habitudes, ouvrent de nouveaux champs d’actions.
Les solutions du GNV identifiées par les constructeurs et les fournisseurs d’énergies nouvelles suppriment quasiment l’émission de particules fines, réduisent les monoxydes d’azote (Nox) et le CO2 de 95 % avec le biométhane. Le prix du GNV est inférieur à celui du gasoil et, en outre, selon les spécialistes, le GNV issu de la biomasse produite localement devrait contribuer au développement de l’économie circulaire. De plus, il participe à la réduction de la dépendance énergétique de notre pays.

L'Ademe et GRDF impliqués

Les six transporteurs disposent de onze poids lourds au GNV et de quatre au diesel, nécessaires pour les tests et les comparaisons, en situation réelle d’exploitation, qui permettront de déceler quelle sera la technologie qui répondra le mieux aux besoins des professionnels, selon les situations. Ils bénéficient du soutien financier du GRDF et de l'Ademe à hauteur de 50 % du surcoût du GNV. Pascal Megevand, Noël Comte (groupe Sotradel) et l'Ademe ont aussi en charge l’obtention des fonds de soutiens nationaux auprès de Bercy et du ministère des transports notamment en vue d’équiper le réseau routier de stations d’avitaillement au gaz.
Le budget Équilibre atteint 900.000 euros, dont 9.000 euros environ par camion pour les divers équipements d’analyses. Les adhérents paient une cotisation annuelle qui varie selon le type de société et le chiffre d’affaires réalisé.
Onze véhicules sur les quinze concernés par le projet ont été scrutés. Après la récupération de toutes les données, le comité de suivi présidé par le pôle de compétitivité LUTB commencera à interpréter les masses de données lors d’une communication qui devrait intervenir avant la fin de l’été. "Pour boucler le budget d’expérimentation, il faut trouver 90.000 euros avant mi 2017. Il nous faut avoir de nouveaux adhérents, de nouveaux partenaires", observe David Billandon, confiant, car le projet trace sa route et "commence sérieusement à bouger".
"C’est par conviction, par attachement à un métier et à son évolution et animé d’une volonté de s’en sortir par le haut" que Pascal Megevand s’est impliqué dans le projet. "Un projet émanant des transporteurs", insiste-t-il.

Les stations d’avitaillement se font attendre

À l’instar des autres transporteurs savoyards impliqués dans Équilibre, Pascal Megevand a acquis récemment trois tracteurs de 44 tonnes avec moteurs GNV (deux Volvo et un Scania).
La PME familiale emploie 22 personnes et dispose d’une flotte de 14 véhicules. Les approvisionnements sont réalisés à Saint-Pierre-en-Faucigny et à Nîmes dans l’attente de la station publique de Lyon "ardemment espérée".
La station publique haut-savoyarde de Saint-Pierre-en-Faucigny est opérationnelle depuis avril. Une autre, privée, située chez Prabel, doit disparaître à terme et une dernière se trouve à Anse, chez Sotradel.
Le problème semble être le foncier. Il faut un site aisément accessible et d’au moins 2.500 m2 pour pouvoir approvisionner quatre poids lourds simultanément. "Dans l’établissement d’un plan de transport, nous tenons compte des stations. Si elles sont insuffisantes ou défaillantes, le projet tombe à l’eau".
Difficile alors de convaincre et d’attirer de nouveaux entrepreneurs et investisseurs, d’avancer de façon cohérente entre acquisitions onéreuses de véhicules en GNV et réalisations de stations en nombre suffisant pour mailler le territoire français.
Plus de trois ans de réflexion, de structuration, d’études, de démarches ont été nécessaires aux transporteurs pilotes pour obtenir la labellisation du projet Équilibre par le pôle de compétitivité LUTB en lien avec les constructeurs et équipementiers ainsi que l’adhésion d’industriels et des services de l’État intéressés par le potentiel que revêt ce projet d'intérêt général.

Énergie

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15