Aidée par des réformes successives dont la dernière en date en 2008, sur le terrain, l’organisation du passage portuaire français rivalise aujourd’hui avec celle de ses principaux concurrents européens. De l’avis aussi des intervenants invités le 1er mars à Paris par TDIE à débattre sur le rôle des ports au sein de la future stratégie logistique nationale, l’investissement ne semble pas être un frein non plus. Illustrée par le résultat très contrasté de l’autoliquidation de la TVA à l’importation, la capacité de la France à ajuster ses dispositifs pour améliorer son attractivité face à la concurrence des autres États membres limitrophes, du Benelux en particulier, est davantage commentée. Le principal talon d’Achille demeure toutefois l’intégration des ports français dans les chaînes logistiques territoriales. "Le problème de fond est l’absence de réflexion et de vision logistique pour chasser en meute, et l’acceptation sociétale du fret, dans le ferroviaire en particulier", reconnaît Thierry Guimbaud, directeur des services de transport à la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM). Les exemples concrets qui témoignent de ces blocages sont légions. Opposition locale à la ligne Serqueux-Gisors, terminaux multimodaux au Havre et au Verdon à l’arrêt, révision à la baisse des ambitions du chantier combiné de Mourepiane à Marseille le prouvent.
Approche systémique
Si "la bataille des ports se joue à terre", comme le rappelle Hervé Martel, président de l'Union des ports de France et du directoire du Grand Port maritime du Havre, cette image suppose "une stratégie d’axes et une approche systémique", croise Thierry Guimbaud. Haropa sur l’axe seine, Medlink Ports sur le bassin Rhône-Saône ou le GIE North Gateway dans le Nord de la France, autour de Dunkerque, initient cette démarche à approfondir selon tous les intervenants.
Approche systémique
Si "la bataille des ports se joue à terre", comme le rappelle Hervé Martel, président de l'Union des ports de France et du directoire du Grand Port maritime du Havre, cette image suppose "une stratégie d’axes et une approche systémique", croise Thierry Guimbaud. Haropa sur l’axe seine, Medlink Ports sur le bassin Rhône-Saône ou le GIE North Gateway dans le Nord de la France, autour de Dunkerque, initient cette démarche à approfondir selon tous les intervenants.
"Renforcer les stratégies d’axes"
Rejointes très prochainement par une quatrième sur la façade atlantique assure le directeur de la DGITM, les trois missions parlementaires lancées le 1er février 2016, par le Premier ministre, ont cet objectif. Leurs conclusions sont attendues en juin 2016 avec un point d’étape présenté à l’occasion du Conseil supérieur de l’attractivité le 22 mars prochain. Elles visent aussi à alimenter le volet portuaire du schéma directeur France Logistique 2025 dont les grandes lignes seront débattues en Conseil des ministres d’ici la fin du mois. En parallèle, la DGITM annonce une communication sur le sujet lors du prochain SITL.
Quelques pistes
Sur la base des échanges tenus lors de la réunion TDIE du 1er mars, plusieurs orientations visant à mieux intégrer les ports français dans les chaînes logistiques sont considérées comme essentielles… en sus des simplifications douanières et fiscales en prévision du Code des douanes de l’Union (CDU) exhortées par Herbert de Saint-Simon, président de TLF Overseas. Opposé aux idées reçues et critique vis-à-vis des politiques motivées par le seul report modal, Denis Choumert, président de l’AUTF et de l’ESC, souligne la pertinence du mode routier au regard de ses innovations en termes d’automatisme et de réduction de son empreinte carbone. S’inspirant des exemples belges, néerlandais et allemands, Hervé Martel appelle les pouvoirs publics à définir une véritable politique de soutien, lisible dans le temps, aux modes combinés, et à simplifier le système ferroviaire national. Pointant les rivalités de place portées par Soget et MGI, la création d’une nouvelle génération de CCS unique et ouvert aux chaînes logistiques est également évoquée.