Consolidant 37 opérateurs répartis dans 17 pays européens, l’UIRR affiche pour 2017 un bilan positif avec un nouveau record de trafic. Au total, l’Union recense une croissance de 5,5 % avec près de 3,2 millions d’envois, soit l’équivalent de 6,38 millions d'EVP ! À l’intérieur, la part du combiné non accompagné au moyen de conteneurs et de caisses mobiles s’élève à 82 %, en hausse de 7,7 %. Suivent les semi-remorques non accompagnés (14 %, - 5,5 %) et le transport d’ensembles routiers complets (4 %, + 2,5 %). La progression globale des trafics est portée par les flux domestiques avec un développement de 9,3 % contre 3,8 % pour les trajets internationaux. Bien que modestes, les flux intercontinentaux entre l’Europe et l’Asie bondissent de 38 % avec un coefficient de remplissage en augmentation vers l’Asie. Ces évolutions ne modifient cependant pas la structure des envois composée aux deux tiers de parcours internationaux.
"Près de 6,4 M EVP transportés en mode rail-route par les membres de l’UIRR"
En termes de production, l’année 2017 affiche, elle aussi, un record avec plus de 64 millions de tonnes-kilomètres réalisées (+ 8,7 %). En sus des volumes en augmentation, cet indicateur bénéficie d’un allongement des distances parcourues passant de 878 à 944 km en moyenne.
Un environnement ferroviaire perfectible
Si ces chiffres témoignent du dynamisme retrouvé du transport combiné rail-route en Europe, ils cachent une série de difficultés rencontrées par la filière. À commencer par l’incident de Rastatt en Allemagne qui a perturbé l’axe Nord-Sud pendant plus de deux mois. Selon l’UIRR, cet incident a représenté une perte de l’ordre de 80.000 envois. Plus grave, il a affecté la rentabilité de tous les opérateurs et terminaux présents le long de cet axe. L’Union évalue à plus de 2 milliards d’euros les pertes supportées par l’ensemble des acteurs concernés : entreprises et opérateurs ferroviaires, chargeurs industriels, gestionnaires d’infrastructures et de terminaux. Deux autres facteurs ont miné la rentabilité de ses membres : les difficultés récurrentes de qualité de service et de ponctualité sur le réseau ferré européen et plusieurs événements climatiques notamment en Allemagne. S’ajouteront très probablement en 2018 les conséquences des mouvements sociaux en France…
Axes de travail
Dans ce contexte, l’UIRR se fixe trois priorités. Soulignant un niveau d’investissement record de 45 milliards d’euros sur le réseau ferré européen en 2017, la première cible le renforcement de la qualité de service du fret ferroviaire. En concurrence frontale avec le transport routier longue distance, l’environnement réglementaire pour instaurer des "règles du jeu justes et neutres" entre les modes est mis en avant tout comme l’attractivité du combiné rail-route. À ce titre, l’Union salue les décisions des transporteurs routiers H. Essers et Waberer’s de basculer une partie de leurs transports sur le rail-route à l’image de LKW Walter ou Ewals Cargo Care cités en exemple.