Quelques mois après, l'heure des comptes est venue pour l'"incident de Rastatt". Et ils sont plutôt bons pour le fluvial. Rappel du contexte : le 12 août dernier, l'affaissement d'une voie ferrée lors du chantier d'un tunnel à Rastatt en Allemagne, dans le cadre de l'extension de la ligne Karlsruhe-Bâle, a entraîné l'interruption totale du trafic à cet endroit de la liaison. Et ce pendant deux mois. La tuile a été monumentale pour le fret puisque la ligne voit converger les flux du corridor Rotterdam-Gênes (ou Rhin-Alpes). Or, pas moins de 200 trains de marchandises passent chaque jour par Rastatt.
Les solutions alternatives se sont multipliées : itinéraires de contournement, mise à disposition de locomotives par les voisins de la Deutsche Bahn, "pont routier" jusqu'au-delà de l'obstacle. Mais elles n'ont pas suffi. À Bâle, l'activité ferroviaire n'a pu compenser par elle-même qu'à hauteur de 40 %. "Nous avons tourné au mieux à moitié de capacité", indique également Christian Stäubli, directeur trafic de transit de l'opérateur ferroviaire suisse BLS Cargo.
Record de conteneurs à Bâle
Qui est venu alors à la rescousse ? Le mode fluvial. Il a bénéficié de transferts significatifs, en particulier à Kehl en face de Strasbourg, à Strasbourg et à Bâle. Le port alsacien, par exemple, a transporté 2.500 EVP pleins de plus en octobre 2017 par rapport à octobre 2016, soit un bond de près de 60 %. Sur le cumul janvier-octobre, le contraste est saisissant : - 9 % en ferroviaire contre + 9,4 % de conteneurs chargés sur la voie d'eau, une statistique qui fait plus qu'effacer le recul de 10 % du premier semestre.
Les solutions alternatives se sont multipliées : itinéraires de contournement, mise à disposition de locomotives par les voisins de la Deutsche Bahn, "pont routier" jusqu'au-delà de l'obstacle. Mais elles n'ont pas suffi. À Bâle, l'activité ferroviaire n'a pu compenser par elle-même qu'à hauteur de 40 %. "Nous avons tourné au mieux à moitié de capacité", indique également Christian Stäubli, directeur trafic de transit de l'opérateur ferroviaire suisse BLS Cargo.
Record de conteneurs à Bâle
Qui est venu alors à la rescousse ? Le mode fluvial. Il a bénéficié de transferts significatifs, en particulier à Kehl en face de Strasbourg, à Strasbourg et à Bâle. Le port alsacien, par exemple, a transporté 2.500 EVP pleins de plus en octobre 2017 par rapport à octobre 2016, soit un bond de près de 60 %. Sur le cumul janvier-octobre, le contraste est saisissant : - 9 % en ferroviaire contre + 9,4 % de conteneurs chargés sur la voie d'eau, une statistique qui fait plus qu'effacer le recul de 10 % du premier semestre.
"Pas moins de 200 trains de marchandises passent chaque jour par Rastatt"
Le port de Bâle a décroché un record absolu de trafic de conteneurs en septembre : 14.645 EVP, soit 3.600 de plus que le même mois de l'année précédente. Il a encore gagné 2.000 EVP en octobre par rapport à 2016. Pour faire face à l'urgence, le ministère suisse des Transports a autorisé exceptionnellement jusqu'au 31 octobre le passage de barges de 135 mètres dans les deux terminaux Birsfelden et Muttenz où il est d'ordinaire interdit, pour les matières non dangereuses uniquement, en journée et sous conditions de bonne visibilité et de niveau du fleuve. Une autorisation permanente est attendue dans les prochaines années.
Le fluvial du Rhin supérieur cherche à présent à capitaliser sur le long terme, non pour supplanter le ferroviaire mais pour souligner la nécessité de la multimodalité. "Notre connexion entre les modes fer, route et eau est un atout primordial que cet événement vient confirmer", insiste le port de Bâle, qui plaide depuis plusieurs années auprès des autorités helvétiques pour l'aménagement de son nouveau terminal trimodal. "Son existence aurait constitué une idéale solution de repli", ne manque-t-il pas de relever.