Reefer : le conventionnel a mieux résisté à la conteneurisation en 2020

Le marché global du reefer avait connu en 2019 une évolution très modeste par rapport à 2018. Le conventionnel est parvenu l'an dernier à enrayer sa perte de terrain en raison de la crise sanitaire. Mais le conteneur devrait rapidement poursuivre son irrémédiable progression.
En 2019, 169,2 millions de tonnes de marchandises réfrigérées ont traversé les mers du globe. Un volume en hausse de presque 2 % par rapport à 2018, où il s'était élevé à 166,5 millions de tonnes. Selon la dernière étude annuelle de Dynamar Shipping Information & Consultancy, consacrée au marché mondial du reefer dans le transport maritime, ce sont les échanges de fruits, légumes, viande, poisson et laitages qui ont conservé une part prépondérante, avec 121,5 millions de tonnes, en hausse de 2 %. Les produits pharmaceutiques, les fleurs et autres marchandises restent moins importants.

"La croissance qui avait été enregistrée en 2019 est inférieure à la progression moyenne annuelle de 2 % enregistrée depuis longtemps en raison des mauvaises conditions climatiques enregistrées dans plusieurs régions du monde cette année-là", observe le consultant. Cette tendance à la baisse avait été compensée par la hausse de la demande de viande de porc en Chine due à l'épidémie de grippe porcine dans le pays. L'étude explique que l'augmentation de la demande chinoise de viande s'est traduite par un bond de 46 % de l'importation de produits carnés par rapport à 2018.

Une forte croissance avait été retrouvée dans le secteur du poisson et des fruits. D'autres progressions ont également été enregistrées dans le marché du reefer en Équateur, grâce aux exportations de bananes, et au Brésil, en raison de la hausse des volumes de viande à l'exportation. Enfin, l'Afrique du Sud a, à son tour, bénéficié d'une augmentation des volumes de fruits de contre-saison.

Particularités africaines et néo-zélandaises

La tendance à la baisse dont souffre le conventionnel depuis quelques années s'est poursuivie en 2019. Le nombre de ports mondiaux qui accueille ce type de navires frigorifiques continue de se réduire. Mais le pourcentage à la baisse s'est ralenti. Les conventionnels reefer restent des clients de l'Afrique et de la Nouvelle-Zélande.

Le nombre de ports d'escales africains et néo-zélandais a baissé l'an dernier de respectivement 4,9 % et 2,5 %, constate-t-on, mais dans une moindre proportion qu'en 2018, année au cours de laquelle ils avaient diminué de 7 % et 6,2 %. Dans le conteneur, les capacités, en termes de prises frigorifiques, ont progressé de 2,6% entre juillet 2019 et juillet 2020 pour atteindre 2,48 millions d'EVP pendant la période. Avec 5.300 navires, dès juillet 2020, la flotte conteneurisée a représenté une capacité globale de 23,47 millions d'EVP. Cette flotte était alors équipée de 2,48 millions de prises frigorifiques.

Les perturbations liées à la crise sanitaire

Comparé à 2019, le marché a connu en 2020 quelques bouleversements dus à la crise sanitaire, observe Dynamar, notamment en début d'année. Les difficultés ont commencé en avril, les fournisseurs étant confrontés à des perturbations pour acheminer les produits frais vers certains ports. La baisse de la productivité des entrepôts, due à la distanciation et aux restrictions de déplacement, a entraîné des délais plus longs et une réorientation des processus de commandes.

Dans le segment du conteneur, les principaux défis qui se sont présentés aux acteurs du secteur sont issus de la carence des boîtes reefer et des difficultés rencontrées pour repositionner les conteneurs frigorifiques vides. Du coup, ces derniers ont commencé à s'empiler dans les ports chinois. Les transporteurs maritimes ont alors annoncé l'arrivée de surcharges de congestion allant de 1.000 à 2.000 USD par conteneur reefer. De plus, avec la multiplication des "blank sailings", certaines boîtes ont été détournées vers d'autre ports.

Les experts notent que le conventionnel a bénéficié des perturbations survenues dans le conteneur. Deux fois plus de navires conventionnels en sortie d'Afrique du Sud ont ainsi fait escale à Rotterdam. Pour le port néerlandais, la saison des agrumes sud-africains s'est déroulée avec en escale hebdomadaire au lieu de bimensuelle. Mais cette embellie ne devrait pas durer. On peut imaginer qu'avec la généralisation de la vaccination et la disparition de la pandémie, le monde pourrait retrouver son rythme économique habituel.

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15