Réforme ferroviaire : "la dette, point où le bât blesse"

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a estimé mardi 18 juin que le problème de la dette était le point où "le bât blesse" dans le projet de réforme ferroviaire du gouvernement.
"La question financière, c'est là que le bât blesse", a affirmé Guillaume Pepy lors d'une journée de débat sur la réforme du système ferroviaire organisée par la CFDT-FGTE Transports. "Tout le monde aurait rêvé d'une reprise de la totalité de la dette", a-t-il déclaré, quelques jours après une grève très suivie dans les transports à l'appel de syndicats opposés à la réforme ferroviaire.

"Un pacte national"

L'un des objectifs majeurs de cette réforme vise à juguler la dette du gestionnaire de l'infrastructure, Réseau ferré de France (RFF), qui s'élève aujourd'hui à 31,5 milliards d'euros et dont le service augmente de plus de 1,5 milliard par an. Cette réforme prévoit notamment la réunification de RFF et de la SNCF au sein d'un gestionnaire d'infrastructure unifié afin d'obtenir des gains de productivité par le biais d'une meilleure organisation.
Faute d'une reprise totale de la dette, "la première chose à faire, c'est de la stabiliser une bonne fois pour toutes", selon Guillaume Pepy. Pour ce faire, "nous avons dit qu'il fallait remettre en cause le rythme de développement du programme des lignes nouvelles à grande vitesse et accorder la priorité absolue au réseau existant et à l'Île-de-France". Face au déficit d'exploitation de 1,5 milliard, il a proposé "un pacte national" comprenant trois paquets de 500 millions d'euros. Pour le premier paquet, Guillaume Pepy a proposé "que, sur les cinq ans qui viennent, la SNCF utilise une partie de l'argent qu'elle gagne à sauver le système ferroviaire". Selon lui, la réunification de RFF et de la SNCF dans un gestionnaire d'infrastructure unifié permettra une économie supplémentaire de 500 millions d'euros en cinq ans grâce à la productivité de la nouvelle organisation, "sans toucher au statut social des salariés de l'infrastructure".
Concernant les troisièmes 500 millions d'euros, il a jugé qu'il fallait "que l'État assume des responsabilités". "Notre proposition est que l'État abandonne les dividendes et l'impôt sur les sociétés pour qu'il soient utilisés à sauver le système et non à alimenter le budget général", a-t-il dit. "L'Europe, pour moi, c'est la vraie bagarre", a-t-il également déclaré, affirmant qu'elle se situait "à 180 degrés du projet français". "Il y a un enjeu essentiel à ce que le projet français soit adopté rapidement de telle sorte que la France puisse peser dans le débat européen", a-t-il estimé. "Le mot-clé pour moi de la réforme, c'est : groupe public industriel intégré", a-t-il expliqué. "Il s'est dit convaincu que le chemin de fer fonctionne mieux lorsqu'il est intégré". Mais a-t-il ajouté, je pense qu'il est fondamental de ne pas opposer l'intégration du mode ferroviaire avec la possibilité pour les collectivités locales d'exercer leur libre administration ou la possibilité d'avoir un jour une concurrence" qui s'exercera en France entre des groupes tous publics.

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