Régime spécial pour la banane équatorienne

Le Parlement européen a approuvé mercredi 14 décembre l'accord commercial entre l'UE et l'Équateur, auquel sera appliqué un mécanisme de sauvegarde pour protéger les producteurs de bananes de l'UE. Les eurodéputés ont donné leur consentement à une très large majorité pour que l'Équateur puisse adhérer à l'accord de libre-échange entre l'UE, la Colombie et le Pérou qui remonte à 2013. La signature de l'accord avait eu lieu le 11 novembre à Bruxelles. Le président équatorien, Rafael Correa, s'est félicité de "cette bonne nouvelle pour son pays". En novembre 2015, le Parlement européen avait exigé du gouvernement équatorien qu'il s'attaque à des problèmes liés au travail des enfants, au droit des femmes ou encore à la déforestation. Ces problèmes ont été "en grande partie" réglés au travers du plan d'action durable de l'Équateur, souligne le Parlement. L'accord commercial supprimera les droits de douane pour tous les produits industriels et de la pêche et élargira l'accès au marché des produits agricoles. Il prévoit une ouverture progressive du marché pour les biens, les services, les marchés publics et l'investissement public. "Il permet donc à l'Équateur de maintenir un accès préférentiel à l'Union européenne, bien qu'il ne remplisse plus les conditions d'accès au régime du système des préférences généralisées réformé", réservé au pays les moins développés, souligne le rapporteur Helmut Scholz dans sa recommandation. De nombreux députés ont souligné la nécessité d'avoir une clause de sauvegarde spéciale pour la banane, dont l'Équateur est le premier exportateur dans l'UE (un quart des importations de bananes de l'UE). Celle-ci a été négociée en parallèle entre le Parlement, le Conseil et la Commission et un accord politique a été trouvé mardi 13 décembre. "Si le débat avait eu lieu il y a deux heures, j'aurais dit que c'est toujours le secteur agricole qui paie la facture", a lancé lors du débat mardi soir dans l'hémicycle strasbourgeois Gabriel Mato, eurodéputé espagnol (PPE) et ancien président du Parlement des îles Canaries. "Le secteur bananier est toujours menacé mais aujourd'hui il est un peu plus sûr de lui", a-t-il poursuivi. Certains parlementaires de France, d'Espagne et du Portugal, dont certaines Régions ultra périphériques (RUP) sont productrices de bananes, se sont montrés particulièrement attentifs à la question du petit fruit jaune. Le député socialiste de la Martinique Louis-Joseph Manscour a ainsi indiqué que malgré les "avancées" liées à cette clause de sauvegarde, il ne "pouvait se résoudre" à donner son feu vert à l'accord.
"Cet accord avec l'Équateur, premier exportateur mondial de bananes, fait planer une menace directe sur la filière de la banane communautaire pourtant la plus propre du monde", a-t-il regretté, soulignant au passage que les concessions sur la baisse des tarifs douaniers allaient plus loin que celles accordés à l'Organisation mondiale du Commerce en 2009.

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