
Le tribunal de grande instance de Paris a renvoyé au 18 décembre sa décision sur le plan de redressement de l'Association pour la gestion des institutions sociales maritimes (Agism), qui gère les sept hôtels "Les Gens de mer". Le renvoi du tribunal donne six semaines supplémentaires à la direction de l'Agism pour finaliser la vente de l'établissement de Marseille, sur laquelle repose son plan de continuation, selon Pascal Peillard, expert-comptable mandaté par le comité d'entreprise de l'association.
Les hôtels-restaurants portuaires "Les Gens de mer" sont une institution créée en 1946 pour accueillir , pour un coût modique, les marins en escale, français et étrangers, conformément à une longue tradition maritime. Ils se sont depuis ouvert à tous types de clientèle, mais la situation de certains établissements est précaire. Outre la cession immobilière marseillaise, le plan présenté lors d'une audience à huis clos prévoit huit licenciements et une hausse des tarifs de 8 %. "C'est un simple rattrapage de leur perte de chiffre d'affaires (...) Il n'y a pas de stratégie hôtelière", a commenté Pascal Peillard. L'expert-comptable ajoute que le comité d'entreprise a demandé des mesures de reclassement pour les futurs licenciés, ainsi que pour les personnels marseillais. "L'Agism ne peut pas se débarrasser de l'outil de production sans se préoccuper des salariés".
Placée en redressement judiciaire en mai 2013, l'Agism a depuis réduit ses effectifs de 160 à moins de 130 salariés. L'État, qui versait par le passé jusqu'à un million d'euros par an à l'association, via la Direction des affaires maritimes (DAM) et l'Établissement national des invalides de la Marine (Enim), a supprimé son aide au début de l'année. Propriétaire de plusieurs hôtels "Les Gens de mer", l'Enim a déjà fermé l'établissement de Concarneau en 2013 et envisage de faire de même avec ceux du Havre et de Boulogne-sur-Mer.