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"La logistique est un secteur extrêmement important malheureusement pas toujours bien connu et perçu. Grâce à un travail collectif et constant, à des actions d’information et de sensibilisation, il faut en rappeler l’intérêt et le poids économique", observe Anne Dubromel, directrice de la RUL, lors d’une réunion à Bourgoin-Jallieu, devant plusieurs dizaines de professionnels de la logistique.
"Dans quelques années, il faudra 700 hectares de foncier"
Les activités logistiques dans la RUL représentent près de 5 millions de m2 de bâtiments, c’est-à-dire une emprise foncière supérieure à 9.000 hectares. Le site de Chesnes accueille à lui seul plus de 1,2 million de m2 d’installations logistiques. "C’est un exemple unique en France de concentration, favorable à la mutualisation dans la gestion des activités et des transports", souligne Laurence Texier, du cabinet Advisa.
Course aux bâtiments neufs
La remarque est importante car, déjà pointées lors du précédent schéma, les préoccupations sur le foncier et sa gestion deviennent cruciales et risquent bien de contribuer à la perte d’attractivité de la seconde région économique de France également de plus en plus asphyxiée. La rocade Est, la plaine de l’Ain-Côtière et le Nord-Isère représentent plus de 75 % des transactions mais, ces dernières années, un fort pourcentage d’installations logistiques ont été réalisées hors de ces zones dédiées par manque de réponse aux demandes de bâtiments logistiques neufs et à caractéristiques fortes pouvant aller jusqu’à 100.000 m2 et plus. Ce fut le cas par exemple pour l’opération PRD à Saint-Georges-d’Espéranche ou de Socara-Leclerc à Villette-d’Anthon. L’offre immédiate dans la RUL serait de 450.000 m2 dont 150.000 m2 neufs. "Le Pil’es recense actuellement les friches industrielles mais beaucoup ne sont pas exploitables pour de la logistique moderne et les contraintes réglementaires accentuent encore le problème", note Laurent Lamatière, président du Pil’es. Dans quelques années, il faudra 700 hectares de foncier, mais les potentialités identifiées s’arrêtent à 240 hectares.
Aux enjeux fonciers s’ajoutent ceux liés aux infrastructures (et à leurs accès) et au report modal. Le transport combiné exige d’être au plus près des marchés. Pour les opérateurs consultés, le terminal de transport combiné rail-route de Vénissieux doit être préservé et le port de Lyon doit s’affirmer comme un hub trimodal. Ils peuvent répondre à une demande à court terme, mais après ?
De nouveaux chantiers sont attendus comme le site de Grenay-Secteur Sud Saint-Exupéry jugé "pertinent" par les professionnels dans le sillage de réalisations d’infrastructures ferroviaires comme le CFAL ou le Lyon-Turin.
L’anticipation, l’imagination, le courage et l’action devraient prendre le pouvoir sinon les affaires, les emplois, les richesses partiront ailleurs…