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"Si on veut garder de la logistique, il faut être volontaire et résister à certaines pressions basées sur le court terme ou sur un prix au mètre carré plus attractif dans l’immobilier de logement ou de bureau. Un dialogue et une pédagogie doivent donc être constamment entretenus pour montrer l’intérêt de la logistique qui génère de nombreux emplois qualifiés et moins qualifiés. Il faut «sanctuariser» les terrains qui constituent l’assise des grands chantiers de demain. Cependant, il est difficile pour les territoires de se situer dans un ensemble et de raisonner dans l’intérêt général", observe Anne Dubromel. D’aucuns estiment à près de 75.000 le nombre d’emplois logistiques dans la RUL.
"Il faut être volontaire sur le foncier"
Les activités logistiques se sont historiquement développées autour de la recherche de la minimisation des coûts. Aujourd’hui, les prestations logistiques peuvent couvrir une gamme étendue de services et elles entrent pleinement dans la stratégie des entreprises. Ce sont 5 millions de m2 d’entrepôts qui sont répartis dans la grande région lyonnaise (qui comprend en l’occurrence la Loire avec 280.000 m2 d’entrepôts). La difficulté d’accueillir de nouvelles activités est de plus en plus cruciale du fait de l’absence de foncier. Il faudrait avoir une visibilité sur au moins 700 hectares. Un groupe de travail de la RUL préconise le développement de parcs logistiques de type Sogaris à Mions géré par un seul propriétaire et ouvert à la mutualisation de certains services.
Le port et Vénissieux, deux pièces maîtresses
Autres questions abordées par la RUL, celles de l’intermodalité et des chantiers de transport combiné avec notamment le port de Lyon et le site ferroviaire de Vénissieux. "Ce sont deux pièces maîtresses qu’il faut faire monter en puissance", observe Anne Dubromel, "et le regroupement attendu de chantiers dans la zone de Saint-Exupéry Grenay complétera le dispositif en maniant l’intermodalité surtout dans le contexte de la réalisation du contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise et du Lyon-Turin".
Mais le port et Vénissieux souffrent à la fois d’équipements inadaptés aux volumes de trafics traités, d’accès pas assez fluides et de l’évolution de la composition des nouveaux trains, plus longs. Ces chantiers doivent être modernisés. Pour Vénissieux, par exemple, les travaux sont estimés à 6 millions d’euros. Les deux chantiers de Vénissieux sont gérés actuellement par Naviland Cargo (groupe SNCF Geodis) et par le groupe Charles André qui a repris Novatrans, et les questions liées à la création d’une société de gestion unique pour l’exploitation du terminal ralentissent la mise en œuvre des préconisations.
Quant à la logistique urbaine, elle n’est pas qu’une affaire du dernier kilomètre ou du dernier mètre mais elle concerne toute la chaîne logistique et elle va bien au-delà de la simple agglomération et des Espaces logistiques urbains.
"Tout le monde est d’accord pour la cohérence mais quand on pose les faits concrètement sur les implantations, les chantiers, l’intermodalité, les visions à long terme à adopter, les enthousiasmes s’estompent". La synthèse de la RUL sera encore affinée et elle devra servir de base au nouveau schéma de cohérence logistique en 2014.