Revue hebdo : cuivre, or et sucre en difficulté

Sur le marché londonien du London Metal Exchange (LME), le prix du cuivre a augmenté de 13 % au premier trimestre, dopé par la reprise économique post-Covid-19, notamment en Chine, premier importateur mondial de matières premières. Mais l'activité manufacturière chinoise est tombée en mars à son plus bas niveau depuis onze mois, selon un indice indépendant publié le 1er avril qui révèle un essoufflement.

"L'indice PMI révèle que les prix des métaux industriels sont en mauvaise posture" après leur performance depuis le milieu de l'année dernière, estime Kieran Clancy, analyste chez Capital Economics. Mais Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank, est plus optimiste : "l'économie chinoise devrait croître ce trimestre. C'est la saison des constructions et la période où la demande est la plus forte" pour les métaux, explique-t-il.

Par ailleurs, aux États-Unis, deuxième utilisateur de métaux, le président Joe Biden a présenté un plan d'investissement dans les infrastructures de 2.000 milliards de dollars. Daniel Briesemann estime donc que les prix "vont être soutenus pendant quelques années". Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait pour 8.791,50 dollars le 1er avril contre 8.962,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le métal jaune sans rendement

Le prix de l'or est resté stable sur la semaine mais dégringole de 10 % au premier trimestre, la fin de neuf trimestres consécutifs de hausse. La valeur refuge fait face à un cocktail explosif : "la hausse des taux obligataires et le rebond du dollar américain pèsent sur le prix mais également la force des Bourses et l'appétit pour le risque", énumèrent les analystes de Morgan Stanley. Les investisseurs misent désormais sur une reprise économique tirée par les locomotives américaines et chinoises. Et si le goût leur prend de se prémunir du risque, ils ont tendance à privilégier les bons du Trésor américain dont le taux a monté récemment, les rendant plus intéressants qu'un métal sans rendement.

Par ailleurs, de nombreux investisseurs sont loin de leur console le 2 avril, quand les chiffres de l'emploi américain pourraient faire bouger le dollar, le marché obligataire et donc l'or. "Nos économistes prévoient des créations d'emplois en nombre, et l'or pourrait souffrir si le dollar s'appréciait en réaction", a prévenu Daniel Briesemnan. L'once d'or s'échangeait le 1er avril pour 1.729,28 dollars contre 1.732,52 dollars l'once en fin de séance le vendredi précédent à la clôture.

Le sucre au plus bas

Les deux références du sucre ont touché le 1er avril leur plus bas de l'année, à 490,10 dollars la tonne de sucre blanc et à 14,67 cents la livre de sucre brut. Malgré un bond des cours sur les deux premiers mois de l'année, les deux références ont donc fini le premier trimestre à l'équilibre. Dans la mesure où vendre du sucre sur le marché international rapporte des dollars, les exportateurs du Brésil (premier exportateur mondial) sont incités à le faire de plus en plus à mesure car la monnaie américaine s'apprécie par rapport au réal.

"Il y a également des inquiétudes sur la demande en raison des récentes mesures de restriction des mouvements en Europe", souligne Michaela Helbing-Kuhl, analyste chez Commerzbank. À plus long terme, les analystes de Morgan Stanley estiment que les producteurs brésiliens vont privilégier la transformation de la canne en éthanol en raison de la hausse du prix du pétrole, ce qui devrait faire baisser l'offre de sucre et augmenter les prix. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 425,30 dollars vers contre 437,10 dollars le vendredi précédent en fin de séance. À New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 14,81 cents, contre 16,40 cents six jours auparavant.

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