Revue hebdo : l’or hésite, le nickel fait des étincelles

Le cours du métal jaune était au plus haut le 15 juillet grâce à l’inflation américaine, avant de retrouver le lendemain son niveau du début de semaine. Les bonnes perspectives sur le marché des véhicules électriques ont profité au nickel, tandis que les cours du cacao étaient plombés par une offre excédentaire.
L'once d'or a grimpé le 15 juillet 2021 à son plus haut en un mois, à 1.834,12 dollars, profitant de la combinaison d'une inflation américaine en hausse et d'une Banque centrale américaine (Fed) qui ne s'en inquiète que modérément. L’once d'or coûtait 1.810,55 dollars le 16 juillet, contre 1.808,32 dollars en fin de séance sept jours plus tôt.
Les investisseurs considèrent l'or comme une valeur refuge contre l'inflation, à privilégier surtout quand la Fed garde une politique monétaire souple, qui rend le dollar et les obligations d'État moins attractives. Jerome Powell, le président de la Fed, a maintenu que l'institution estimait que l'inflation ne resterait pas à des niveaux élevés longtemps.
En revanche, deux autres responsables de la Fed se sont montrés plus inquiets de l'inflation, "ce qui a mis l'or sous pression" et explique que les prix aient renoué avec leur niveau du début de la semaine, estime Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. "La Fed va rentrer dans sa période de silence avant sa réunion du 28 juillet, donc le cours de l'or risque de tanguer un peu", a prévenu Edward Moya, de Oanda.
Le platine baissait encore plus le 16 juillet. Ce métal précieux est notamment utilisé par l'industrie automobile pour concevoir des catalyseurs de carburateurs. "La production automobile est limitée par les pénuries de puces électroniques", explique Carsten Fritsch. L'once de platine s'échangeait pour 1.107,38 dollars, contre 1.104,67 dollars en fin de semaine précédente.
Le nickel porté par les véhicules électriques
À plus long terme, les perspectives de croissance des véhicules électriques tendent à soutenir d'autres métaux industriels, comme le nickel, utilisé dans certaines technologies de batterie. Le prix de ce métal s'est apprécié la semaine dernière sur le London Metal Exchange, retrouvant des prix datant de fin février, porté par les perspectives radieuses du véhicule électrique, notamment sur le continent européen.
Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 19.050,00 dollars le 16 juillet, contre 18.747,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.
"Les projets de la Commission européenne sont susceptibles d'avoir suscité de nouveaux fantasmes sur le prix du nickel", estime Eugen Weinberg, de Commerzbank. Bruxelles a proposé de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves dans l'Union européenne à partir de 2035, ce qui entraînerait de facto l'arrêt des ventes de véhicules essence et diesel à cette date au profit des motorisations 100 % électriques. "La forte demande physique et spéculative associée aux restrictions de l'offre causées par les perturbations du fret" pousse également les prix, ajoute Eugen Weinberg.
L'étain a quant à lui battu son record historique, montant jusqu'à 33.840 dollars le 16 juillet, avant de refluer quelque peu, porté par les menaces qui pèsent sur l'approvisionnement, notamment de Birmanie, la vigueur de la demande et l'étroitesse de son marché.
Le cacao à la peine
Les cours du cacao n'ont pas réussi à décoller depuis le 9 juillet, lestés par l'écart entre une offre abondante et une demande qui repart en pointillé.
À Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.645 livres sterling le 16 juillet, contre 1.655 livres sterling le vendredi précédent en fin de séance. À New York, la tonne pour livraison en septembre valait au même moment 2.322 dollars, contre 2.318 dollars sept jours plus tôt.
Les cours du cacao "n'ont pas réussi à maintenir en fin de semaine l'élan des jours précédents en raison de la pression exercée par l'offre importante en provenance notamment d'Afrique de l'Ouest", a expliqué Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank. La région est déterminante pour l'approvisionnement mondial de fèves puisque la Côte d'Ivoire et le Ghana représentent à eux deux plus de 60 % de la production du globe.
"Les ports d'Afrique de l'Ouest sont actuellement remplis de cacao", abonde Jack Scoville, de Price Group, mais "la demande reste faible". Le groupe suisse Barry Callebaut a par ailleurs indiqué que "les conditions de marché demeurent volatiles". "L'offre et la demande de cacao au niveau mondial sont déséquilibrées en raison de la pandémie de Covid-19 et, en particulier, des défis logistiques auxquels fait face la chaîne d'approvisionnement", est-il expliqué dans un communiqué du numéro un mondial du cacao.

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