Revue hebdo : métaux industriels, or et cacao font grise mine

Le métal jaune, le cacao et les métaux industriels étaient orientés à la baisse la semaine dernière, dans un contexte d’inflation galopante et d’incertitude sur la demande.
Les prix des métaux industriels dont le cuivre, baromètre de l'économie mondiale, ont baissé la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME), lestés par un effritement de la demande et un dollar fort.

"L'un des facteurs qui pèsent sur les prix des métaux est la fermeté du dollar américain, qui s'apprécie déjà à nouveau après sa brève correction", un dollar fort pesant sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises, explique Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

"Les mesures de confinement restent en place en Chine, ce qui déprime l'économie et freine la demande de métaux", le pays étant un grand consommateur de métaux industriels, rappelle-t-il.

L'aluminium est tombé le 6 mai 2022 à son plus bas depuis quatre mois, à 2.832,50 dollars la tonne. "Les risques d'approvisionnement posés par la guerre en Ukraine sont entièrement ignorés à l'heure actuelle", estime Daniel Briesemann.

L'expert évoque également une offre de cuivre en augmentation, "grâce à une production minière nettement plus élevée par exemple en République démocratique du Congo, au Pérou et au Chili".

La demande de cuivre ne devrait quant à elle pas augmenter. "Elle sera freinée par la croissance économique plus faible prévue dans le cadre de la guerre en Ukraine et par les effets négatifs des mesures de confinement" en Chine, rappelle Daniel Briesemann.
Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.841,00 dollars le 6 mais, contre 3.052,50 dollars le vendredi précédent à la clôture. La tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait quant à elle à 9.426,50 dollars, contre 9.769,50 dollars sept jours auparavant.

L’or à la baisse

Le prix de l'or a baissé le 2 mai, tentant de se reprendre sur la semaine, mais restant tiré vers le bas par les perspectives d'un nouveau resserrement de la politique de la Fed.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, avait écarté le 4 mai un durcissement encore plus marqué de la politique monétaire et une hausse de 0,75 point de pourcentage lors de sa prochaine réunion.

"L'or n'a pas été en mesure de tirer parti du message moins virulent que prévu du président de la Fed, Jerome Powell, cette semaine, les investisseurs sachant que les taux américains vont de toute façon augmenter", commente Han Tan, analyste chez Exinity.
"Les actifs tangibles comme l'or constituent une protection contre l'inflation galopante", explique Stephen Innes de Spi Asset Management.

Or, l'inflation pousse Fed à durcir sa politique monétaire. Cela entraîne une hausse du rendement des obligations américaines, qui font concurrence à l'or comme valeur refuge.

"Lorsque la Fed finira par relever suffisamment les taux pour endiguer la croissance des pressions inflationnistes, les investisseurs n'auront plus besoin de ces protections", poursuit l'analyste. Le 6 mai, l'once d'or coûtait 1.890,47 dollars, contre 1.896,93 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Le cacao recule

À Londres, le cacao a culminé le 3 mai à un plus haut depuis octobre 2021 avant de fortement dévisser les jours suivants, quand les prix à New York ont baissé sur la semaine.

Pour Jack Scoville, analyste pour Price Group, ce mouvement s'explique par un "achat spéculatif". Mais les cours ont été rattrapés par les craintes concernant la demande. "Le cacao de New York a connu un important mouvement baissier", commentent les analystes de Société Générale dans une note.

Le cacao "a été tiré vers le bas par les inquiétudes concernant la perturbation de la demande en Chine en raison de l'épidémie" de Covid-19 qui frappe le pays qui avait été épargné pendant deux ans, expliquent-ils.

"Alors que le marché s'attendait à une amélioration de la consommation aux États-Unis, la faiblesse des données sur le broyage aux États-Unis, un indicateur de la demande, a également jeté le doute sur les perspectives de la demande de fèves", ajoutent les analystes.

À Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.801 livres sterling le 6 mai, contre 1.817 livres sterling le vendredi précédent en fin de séance. À New York, la tonne pour livraison en juillet valait dans le même temps 2.469 dollars, contre 2.567 dollars sept jours auparavant.

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