Roulier : "L'obsolescence" menace les bassins Est du port de Marseille

Pour la place portuaire marseillaise, la reconfiguration des bassins Est pour le secteur roulier fait partie des principaux dossiers de l'année qui vient de commencer.
Sur la place portuaire marseillaise, l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF) regrette d'avoir terminé l'année 2021 en voyant les vracs liquides enregistrer un recul ainsi que la croisière et le trafic ferry sur le Maghreb souffrir de la crise sanitaire. Mais elle se félicite que le conteneur, avec 1,5 million d'EVP, ait dépassé de 2 % l'activité de 2019.

Les professionnels portuaires locaux ont également assisté à une progression du trafic ro-ro mais ils ne perdent surtout pas de vue la nécessité de travaux de reconfiguration des bassins Est. Une adaptation indispensable, selon eux, à l'évolution des navires ro-pax et rouliers, qu'ils réclament au Grand Port maritime.

Ils prévoient à cet égard de présenter cette année à la direction du GPMM l'étude sur ce thème commandée à Paul Tourret, le directeur de l'Isemar.

"Le même linéaire de quai qu'il y a 120 ans"

Jean-Philippe Salducci, le président de la station de pilotage de Marseille-Fos, rappelle que ces bassins présentent aujourd'hui "le même linéaire qu'il y a 120 ans" et qu'il est nécessaire de "se pencher sur le sujet car on arrive au "bout du bout" de ce que l'on peut faire".

Le pilote redoute de voir à terme "les installations devenir obsolètes". Selon lui, la division des bassins de Marseille par deux ponts ne permet pas l’optimisation des manœuvres pour les navires de plus grande taille. Il estime qu’il faut araser le môle A pour que les bassins soient plus adaptables à l’évolution nautique pour les vingt à trente ans à venir.

Des propos rappelant ceux de Jean-François Suhas, le président du conseil de développement du Grand Port maritime, en janvier 2021, qui avait regretté la limitation des accès nautiques et déploré le manque d’investissement depuis des dizaines d’années.

Même si le port phocéen n’a pas encore perdu de client sur la Corse ou le Maghreb, les représentants de la place portuaire semblent redouter de voir certains opérateurs lui reprocher de ne pas pouvoir accueillir dans de bonnes conditions techniques des navires ro-pax ou ro-ro de plus grande capacité que ceux déployés actuellement.

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