Routes de la soie : réformes et transparence sont nécessaires

Le projet chinois des "Nouvelles routes de la soie" peut accélérer le développement économique et réduire la pauvreté dans un grand nombre de pays en développement mais comporte des risques en matière de corruption, d'endettement et pour l'environnement, a estimé mercredi 19 juin la Banque mondiale.
Lancé en 2013 par le président Xi Jinping, ce faramineux projet d'infrastructures pour connecter l'Asie, l'Europe et l'Afrique à la Chine prévoit la construction de ports, lignes ferroviaires, aéroports et parcs industriels.
L'initiative est soupçonnée par certains pays occidentaux d'être avant tout un moyen pour Pékin de déverser ses excédents sur des pays pauvres, invités à s'endetter auprès des banques chinoises pour construire des infrastructures parfois inutiles.
Certains projets, notamment des barrages et des centrales à charbon, sont aussi accusés d'occasionner des dégâts à l'environnement.
Dans une étude publiée mercredi, la Banque mondiale estime que les Nouvelles routes de la soie peuvent "considérablement améliorer les échanges commerciaux, les investissements étrangers et les conditions de vie des habitants" des pays participant au projet.

"Le Sri Lanka a dû céder pour 99 ans le contrôle d'un port en eaux profondes"

Les échanges commerciaux pourraient augmenter de 6,2 % à l'échelle mondiale, et de 9,7 % pour les économies traversées par les corridors de transport.
Mais le "succès" du projet "dépendra de la mise en place de réformes profondes", prévient l'institution.
"Il est nécessaire d'instaurer une plus grande transparence à tous les niveaux, de la planification des projets à la passation des marchés en passant par la budgétisation", explique Caroline Freund, la directrice du pôle Macroéconomie, commerce et investissement à la Banque mondiale.
"Mais aussi en ce qui concerne la notification de la dette".
Des pays comme les États-Unis et l'Inde se montrent très méfiants envers les Nouvelles routes de la soie. Dans l'Union européenne, l'Italie a rejoint ce programme en mars, suscitant scepticisme et inquiétudes.
Les détracteurs du projet lui reprochent également de constituer "un piège de la dette" pour les nations bénéficiaires de prêts accordés par des banques chinoises. Le Sri Lanka, incapable d'honorer ses remboursements, a déjà dû céder à Pékin le contrôle d'un port en eaux profondes pour 99 ans.
Selon la Banque mondiale, douze pays "risquent d'être confrontés à moyen terme à une détérioration de la viabilité de leur dette".
L'étude relève que les entreprises chinoises sont dans 60 % des cas les principales bénéficiaires des projets liés aux Nouvelles routes de la soie.
Lors d'un sommet des Routes de la soie organisé à Pékin en avril, Xi Jinping avait tenté de répondre aux critiques, promettant des projets "verts", viables financièrement et sans corruption.

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