
Depuis le 1er août, la société SNC-Lavalin, filiale du groupe international d’ingénierie et de construction SNC-Lavalin, dispose de trois ans et cinq mois pour inverser la tendance à la baisse du trafic enregistré par l’aéroport du Havre. Affichant un déficit de 700.000 euros en 2011, l’équipement peine à redécoller. Si l’activité charters demeure à la fois modeste et assez stable sur les six derniers mois, la seule et unique ligne régulière Le Havre-Lyon (exploitée par la compagnie Chalair) et le trafic d’affaires enregistrent en revanche une forte chute. Sur fond d’une fusion entre les aéroports du Havre et de Deauville, l’horizon de cet équipement peine donc à s’éclaircir.
"La ligne Le Havre-Lyon demeure essentielle à l’activité économique locale"
Mais des nuages semblent vouloir se dissiper face aux ambitions annoncées par le nouveau délégataire. "Nous apportons des solutions à des aéroports de cette taille, explique Jérôme Arnaud, également gérant des aéroports de Cherbourg, Rouen, Vannes et Chalon-sur-Saône. Nous disposons en effet d’experts dédiés aux métiers aéroportuaires : qu’il s’agisse de sûreté, de sécurité, d’infrastructures, de maintenance, d’entretien, nos spécialistes sont en mesure de trouver des réponses dimensionnées". Grâce à son expérience dans l'exploitation de ce type d'infrastructures aéroportuaires et grâce aux solutions intégrées qu’il propose, le groupe s’estime en mesure d’accompagner le redressement du site normand. Et d’en conserver la gestion pour plus de trois ans.
Des pistes de développement
Des atouts et du potentiel, l’aéroport n’en manque pas au regard du nouveau gérant : "Si la ligne Le Havre-Lyon souffre de la crise, elle demeure essentielle à l’activité économique locale : elle doit donc être maintenue, voire développée. Nous étudierons en outre de nouvelles destinations saisonnières, notamment vers le Royaume-Uni, l’Irlande et le Nord de l’Europe ; l’activité jet d’affaires fera aussi l’objet d’approfondissements". Côté charters, "les Havrais apprécient les facilités liées à la proximité, à la gratuité du parking et aux modalités d’embarquement. À nous d’analyser les développements possibles avec les tour operators".
Ce choix de gestion représente une pierre dans le jardin des farouches partisans d’un aéroport interrégional. Qu’importe pour le nouveau délégataire qui refuse de s’inscrire dans un débat politique et s’en tient à la stratégie définie par la communauté de l’agglomération havraise (Codah), C’est donc dans un contexte de partenariat longue durée avec cette dernière que s’inscrit la société SNC-Lavalin. Bénéficiant du soutien financier dégressif du déléguant, il lui appartient désormais "de trouver les sources de revenus supplémentaires". Parmi elles, figurent l’incontournable maîtrise des charges. À ce titre, l’intégralité du personnel est reprise : les dix-sept salariés de l’aéroport conserveront leur poste.