SNCF : la CGT propose un contre-projet

La CGT Cheminots a présenté son propre rapport sur la SNCF, en espérant "réorienter les décisions du gouvernement" qui veut réformer le groupe public avant l'été.
Le syndicat, première organisation représentative à la SNCF, remettra son contre-projet de 45 pages pour peser dans le débat ferroviaire "dans les prochains jours" au Premier ministre Édouard Philippe, qui "s'est engagé" à le recevoir.
"Nous attendons une confrontation des idées (...), que nos propositions soient prises en compte" en espérant "qu'elles réorientent les décisions du gouvernement" avec "une vraie négociation", a déclaré le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun.
Provoquant la colère des syndicats, Édouard Philippe avait annoncé fin février son intention de réformer la SNCF avec un recours possible aux ordonnances. Il annonçait aussi la suppression du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, comme préconisé dans le rapport Spinetta, franchissant ainsi une "ligne rouge" aux yeux des syndicats.
Le contre-projet de la CGT "pour le développement du service public ferroviaire" est "basé sur le travail d'experts économiques" et sur "le professionnalisme des cheminots", a fait valoir Laurent Brun.
Le document livre un état des lieux du transport ferroviaire ("indispensable"), de l'organisation actuelle de la SNCF (cause d'une "dégradation importante" du service et de la sécurité) et de la concurrence en Europe.
Il détaille aussi les propositions du syndicat pour "un service public SNCF" avec "une entreprise publique unique et intégrée", plus efficace, dotée de nouvelles sources de financement (comme une partie des recettes de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques) et dont la dette serait "reprise par l'État dans une structure de défaisance". Ceci permettrait à la SNCF d'économiser les intérêts bancaires de sa dette, soit "1,7 milliard d'euros disponibles" par an, a précisé Sébastien Gasc, secrétaire fédéral de la CGT Cheminots.
Autre source d'économies : l'arrêt de la sous-traitance. Pour l'entretien des voies, l'externalisation génère "un surcoût de 10 %", a noté Laurent Brun, citant la direction du groupe.

La menace de grève réitérée

Opposée à la libéralisation du rail, la CGT estime que les dispositions européennes n'obligent pas le gouvernement à ouvrir le transport ferroviaire à la concurrence, "puisque des exceptions sont prévues", a insisté Laurent Brun.
Et si le statut des cheminots, qui a "énormément bougé ces trois dernières années", doit aussi "être modifié", c'est "pour l'améliorer un peu" en rénovant le déroulement des carrières, a-t-il souligné.
Avant leur réunion intersyndicale du 15 mars, CGT, Unsa (2e syndicat), SUD-Rail (3e) et CFDT (4e) ont "des échanges quasi quotidiens", selon Laurent Brun. Un "courrier commun" a été envoyé mercredi 7 mars à la ministre des Transports Élisabeth Borne.
"Le 15 mars, nous allons proposer un recours à la grève si le gouvernement ne nous entend pas" et "nous aurons une démarche revendicative unitaire", a-t-il assuré.

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