SNCF : mouvement reconduit, réforme à l'Assemblée

Les syndicats CGT et SUD-Rail refusaient de désarmer au septième jour de la grève des cheminots mardi 17 juin, alors que les députés entament l'examen de la réforme ferroviaire à l'origine du conflit.
Selon un sondage Harris Interactive paru mardi dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France", plus des trois quarts des Français se disent opposés à cette grève, la plus longue depuis 2010. Les parlementaires devaient se pencher dans l'après-midi sur le texte de loi qui vise à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence.
Pour cela, le projet prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Mais au grand dam de la CGT et SUD, le projet prévoit une structure complexe avec trois établissements publics à caractère industriel (Epic). Une "réunification de façade" qui ne résout pas l'endettement, estiment-ils. Près de 400 amendements ont été déposés, émanant de tous les groupes.
La CGT souhaite "un service public unifié", a rappelé le leader de la centrale Thierry Lepaon, qui a accusé le gouvernement et la SNCF de "mentir" aux Français. Malgré les appels de François Hollande et Manuel Valls à cesser la grève et une érosion continue du taux global de grévistes (14,8 % lundi contre 27,64 % le premier jour), la CGT-Cheminots et SUD-Rail ont appelé lundi soir à "faire grandir le rapport de force". Le mouvement reste très important chez les conducteurs et contrôleurs.
Reçus lundi matin par la direction, pour la première fois depuis le début du conflit, les deux syndicats ont accusé la SNCF de "provocation" en jugeant "les revendications des cheminots hors-sujet". Les questions abordées avec la direction portaient sur les salaires, l'emploi, les conditions de travail et non pas sur la réforme, mais pour la CGT-cheminots et SUD-Rail "tout est lié". Ils estiment qu'"aucune négociation (n'a été) réellement entamée que ce soit du côté du gouvernement ou de la direction. À la SNCF, les deux organisations représentent à elles deux plus de 52 % des voix des salariés aux dernières élections professionnelles.
Des rassemblements ont eu lieu à Paris et à Marseille notamment "pour exiger une autre réforme et l'ouverture de négociations". À leurs yeux, "le projet de loi demeure fortement néfaste" pour le service public et les cheminots en dépit des "engagements" du gouvernement qui ont conduit la semaine dernière à un accord avec l'Unsa et la CFDT.

Amélioration notable" du trafic et reconduction du mouvement

Exaspérée, la direction de la SNCF fait de son côté les comptes : la grève avait coûté le 16 juin environ 80 millions d'euros, entre le manque à gagner des trains ne circulant pas et l'indemnisation exceptionnelle des voyageurs abonnés. Les usagers devaient pouvoir espérer mardi une "amélioration notable" du trafic, notamment sur les lignes régionales et en région parisienne.
Les assemblées générales de cheminots en grève ont reconduit mardi de 24 heures supplémentaires le mouvement, soit jusqu'au mercredi 18 juin.
Le débat à l'Assemblée, prévu pour durer jusqu'au jeudi 19 juin, devait débuter par un discours du secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier, suivi par deux motions de procédure qui n'avaient aucune chance d'être adoptées. Après la discussion générale, l'examen du texte devait débuter dans la soirée article par article, amendement par amendement. Selon le rapporteur du projet de loi à l'Assemblée, Gilles Savary (PS), les amendements portent notamment sur la garantie d'institutions représentatives du personnel communes aux trois Epic, avec en particulier un Comité central d'entreprise commun.
Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, a dénoncé mardi avec force les "jamais-contents" qui n'en ont "jamais assez" et prennent "en otages" les voyageurs.
Dominique Simon et Sylvie Husson

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